Le président israélien, Isaac Herzog, s'est dit mardi «choqué» de constater que la question des otages retenus dans la bande de Gaza ne figurait plus parmi les priorités du pays.
«Je suis assez choqué de voir comment subitement, la question des otages n'est plus en tête de la liste des priorités ni de l'actualité», a–t–il déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau. Il a souligné l'importance de poursuivre les efforts en vue de «ramener les otages à la maison, jusqu'au dernier.»
«Nous ne devons jamais perdre de vue cette question, en tant que nation, tant que le dernier otage n'est pas rentré chez lui. C'est un effort national», a encore dit Isaac Herzog, qui s'exprimait lors d'une conférence à Tel–Aviv.
«Une mission sacrée»
Lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 251 otages ont été emmenés à Gaza. Sur ce total, 58 sont toujours en captivité, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne. L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Après deux mois d'une trêve fragile, Israël a repris le 18 mars ses violents bombardements sur l'ensemble de la bande de Gaza, suivis d'opérations au sol, après l'échec des négociations visant à prolonger le cessez-le-feu avec le Hamas.
Le ministère de la Santé du gouvernement Hamas dans le territoire palestinien a fait état de 792 morts et de 1663 blessés depuis la reprise des frappes israéliennes, portant à 50'144 morts le bilan total depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.
Le président israélien avait jugé jeudi dans une déclaration vidéo «impossible de ne pas être profondément troublé par la dure réalité qui se déroule sous nos yeux», sans toutefois mentionner nommément le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. «Il est impensable de reprendre les combats tout en poursuivant la mission sacrée de rapatrier nos otages», avait-il estimé.
Des milliers d'Israéliens manifestent quotidiennement à Jérusalem pour dénoncer la politique du gouvernement, notamment la reprise des hostilités, perçue par beaucoup comme un abandon des otages toujours détenus à Gaza.
Les familles des otages accusent le gouvernement de sacrifier leurs proches, dont elles espéraient la libération avec le maintien du cessez-le-feu. La branche armée du Hamas a diffusé lundi une vidéo montrant deux otages, Elkana Bohbot et Yosef Haim Ohana.