«Ici, ce n'est pas Disneyland!»
Dans ces pays de vacances, les touristes ne sont plus autant les bienvenus qu'auparavant

Aux îles Canaries, les habitants manifestent bruyamment contre le tourisme de masse. Mais d'autres destinations touristiques populaires se mobilisent désormais contre ce phénomène. En voici un aperçu.
Publié: 09.11.2024 à 20:05 heures
Pas de détente au soleil: Les habitants protestent contre le tourisme de masse sur les plages de Tenerife.
Photo: AFP
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Milena Kälin

Des milliers d'autochtones ont pris d'assaut les plages de l'île de Tenerife, aux Canaries, durant ce mois d'octobre. Ils en ont assez: l'année dernière, plus de 85 millions de touristes se sont rendus en Espagne – un record. Des manifestations contre le tourisme de masse ont eu lieu dans tout le pays.

Dans d'autres lieux de vacances populaires en Europe, des voix s'élèvent également contre les touristes. Car de plus en plus de voyageurs affluent vers ces destinations, poussant l'infrastructure à ses limites et se faisant parfois remarquer par leur comportement irrespectueux. Blick vous révèle où vous devez vous attendre à des protestations l'année prochaine.

Espagne (47,9 millions d'habitants)

Les Espagnols manifestent dans tout le pays contre le tourisme de masse – aux Canaries, mais aussi à Malaga ou Barcelone. La raison principale est le coût toujours plus élevé du logement et de la vie. Outre les marches de protestation sur les plages, les touristes doivent s'attendre à être aspergés de pistolets à eau par les habitants.

Les manifestants réclament un plafonnement du nombre de touristes, une taxe sur les visiteurs ainsi que des logements abordables. A Majorque aussi, les autochtones en ont assez. Bien que sur les îles Baléares, 45% de la performance économique provienne du tourisme, seule une minorité en profiterait.

Italie (59,5 millions d'habitants)

L'Italie est considérée comme une destination touristique très prisée. Depuis avril 2024, les touristes doivent donc payer un droit d'entrée de 5 euros à Venise. De nombreux manifestants sont toutefois descendus dans la rue: ils estiment que cette taxe ne sert à rien et demandent à la place des mesures efficaces, comme une limitation de la plateforme de location Airbnb.

Pour 2025, le prix d'entrée dans la ville éternelle de l'amour sera augmenté: Les touristes devront désormais payer deux fois plus. A Naples aussi, de nombreux habitants sont descendus dans la rue pour s'opposer au tourisme de masse. Une collecte de signatures vise à empêcher l'ouverture de nouveaux Bed & Breakfasts dans le centre.

Portugal (10,4 millions d'habitants)

Dans la petite ville portugaise de Sintra – à 25 kilomètres de Lisbonne – les voix contre le tourisme se font également entendre. Le mouvement Qsintra, qui réclame des mécanismes permettant d'endiguer le tourisme de masse, est à l'origine de ces manifestations. Le mouvement s'oppose par exemple à la construction de nouveaux hôtels.

Des banderoles avec des slogans comme «Sintra n'est pas Disneyland» s'affichent également sur les murs des maisons. Par ailleurs, les habitants manifestent dans de nombreuses villes portugaises pour réclamer davantage de logements abordables. D'une part, les flux touristiques font que les logements deviennent de plus en plus chers. D'autre part, de nombreuses personnes aisées s'installent au Portugal en raison des impôts peu élevés.

Grèce (10,2 millions d'habitants)

Les 24 et 25 octobre, des touristes ont échoué sur les îles grecques: les ferries ne circulaient plus en raison d'une grève nationale contre le tourisme de masse. Les grévistes veulent une augmentation de salaire ainsi que des horaires de travail réglementés. «Nous demandons une augmentation de salaire de 12% pour les deux prochaines années ainsi qu'une semaine de travail de 5 jours/40 heures», a déclaré l'association des employés du tourisme. La pénurie de main-d'œuvre aggrave le problème. En outre, la gestion de l'eau et des déchets atteint ses limites. Les touristes doivent donc s'attendre à de nouvelles grèves.

Autriche (9,2 millions d'habitants)

Les habitants de Hallstatt, en Autriche, sont également gênés par le tourisme de masse. Cela peut paraître étonnant. Pourtant, ce village de 700 habitants est classé au patrimoine culturel mondial. Les jours de pointe, jusqu'à 10'000 visiteurs y affluent. C'est pourquoi des affiches demandant de ne pas faire de bruit sont placardées sur les murs des maisons des habitants. La raison de cette affluence est entre autres une série sud-coréenne de Netflix. En 2023, les habitants ont demandé une limitation du nombre de touristes. Entre-temps, le nombre de cars de tourisme a été limité. En Chine, Hallstatt a même été reconstruit en raison de sa notoriété.

Pays-Bas (17,9 millions d'habitants)

Il est de plus en plus difficile pour les touristes de passer des vacances dans la capitale néerlandaise. En effet, l'offre est réduite par les autorités. Depuis avril, Amsterdam est une «zone interdite aux nouveaux hôtels». Concrètement, un nouvel hôtel ne peut être construit que si un autre ferme et que le nombre de places d'hébergement n'augmente pas. 

Ce ne sont pas des protestations qui ont été à l'origine de cette mesure, mais une pétition lancée en 2020: 30'000 autochtones demandaient la limitation des flux touristiques. Depuis 2021, un maximum de 20 millions de nuitées est autorisé dans la capitale. Ce chiffre ayant été dépassé en 2023, Amsterdam tire désormais le frein d'urgence. Au cours des cinq prochaines années, le nombre de bateaux de croisière fluviale doit donc être réduit de manière drastique.

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