Ce n'est un secret pour personne: pour le président russe Vladimir Poutine, rien n'est plus sacré que sa propre sécurité. Par peur des attentats contre lui et ses proches, le chef du Kremlin se déplace exclusivement en train blindé.
Vitaly Brischaty, un ancien garde du Service fédéral de protection russe (FSO), sait à quel point la paranoïa de Poutine est réelle. Dans un entretien avec la chaîne de télévision indépendante Dojd, le garde se confie sur son passage dans l'appareil d'Etat russe.
A lire sur la Russie
Tout est sous haute protection
Une déclaration de l'ex-garde est particulièrement étonnante. Ainsi, non seulement Poutine et son entourage, mais aussi ses résidences et celles de l'élite russe sont sous haute protection.
Le rapport ne précise toutefois pas à quel point le garde, qui était en poste dans la localité d'Oliva en Crimée, était proche de Poutine. Vitaly Brischaty vit désormais en Équateur. Il s'y serait réfugié après avoir tenu des propos critiques sur la guerre en Ukraine.
Poutine ne fait pas confiance à ses propres hommes
Comme le rapporte l'homme exilé, de nombreux fonctionnaires russes de haut rang auraient leurs maisons de campagne non loin du village côtier d'Oliva et bénéficieraient de la surveillance du FSO. Ainsi, outre les propriétés du président russe lui-même, des maisons de l'ex-président Dmitri Medvedev ou du chef des services secrets FSB, Alexandre Bortnikov, se trouveraient sur cette partie de l'île occupée par la Russie.
Bien que Poutine attribue une grande responsabilité au service de garde, il ne semble pas vraiment faire confiance à ses propres hommes, selon l'ancien agent. Ainsi, il pourrait très bien arriver que le chef du Kremlin annonce son arrivée dans deux aéroports en même temps, mais que le président arrive ensuite par bateau. «Cela montre à quel point cet homme craint pour sa vie», a déclaré l'ex-garde à la chaîne russe.
«C'est tout simplement fou»
Vitaly Brischaty raconte en outre qu'en tant que garde, il devait respecter des modalités strictes. Il lui aurait été strictement interdit d'entrer en contact avec des personnes qui condamnent la guerre. En cas de non-respect, il aurait été sévèrement puni. Il en aurait été de même pour les citoyens d'Ukraine, des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Le fait qu'un de ses amis vive désormais aux Etats-Unis et soit critique vis-à-vis de la guerre a inquiété l'ex-garde. Le Kremlin aurait pu ouvrir une enquête contre son ami si celui-ci n'avait liké que des contenus pro-ukrainiens sur Instagram. Avec du recul, Vitaly Brischaty trouve tout cela inconcevable. «C'est tout simplement fou.»