Depuis la mort d'Evgueni Prigojine, chef des mercenaires de Wagner, en août, les paramilitaires à son service semblent s'être largement retirés des combats en Ukraine. Wagner n'est pas la seule armée privée russe à menacer de se brouiller avec le Kremlin au service de l'Ukraine. Roussitch, un groupe néonazi russe qui combat également sur le front, se montre lui aussi de plus en plus hostile au pouvoir russe.
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Récemment, Roussitch a menacé le Kremlin de déposer toutes ses armes, ce qui, selon les observateurs militaires, augmenterait encore les pertes russes dans les zones de front concernées. Les unités de Roussitch tenaient des positions près de Robotyne, au sud, que l'Ukraine vient de reconquérir.
La raison de la colère des paramilitaires: l'arrestation en Finlande de leur chef Ian Petrovski, un binational russo-norvégien, au mois de juillet. Il avait tenté d'y entrer sous un faux nom. Ian Petrovski est désormais menacé d'extradition vers l'Ukraine pour diverses accusations de terrorisme. Ses frères d'armes sont furieux que le Kremlin ne s'active pas à obtenir son extradition vers la Russie– comme cela avait été le cas en 2016, lorsque Ian Petrovski avait été arrêté en Norvège avant d'être finalement déporté en Russie.
Ian Petrovski a évolué dans l'ombre de Prigojine
Ian Petrovski et Evgueni Prigojine sont des compagnons de route. Tous deux ont été essentiels dans les combats lors de l'invasion du Donbass par la Russie en 2014. C'est lors de cet épisode que les deux hommes ont fondé leurs groupes de combat respectifs. Les mercenaires de Roussitch se qualifient comme un groupe de renseignement pour les opérations de sabotage.
Evgueni Prigojine, ancien proche de Poutine, puis insurgé, est mort fin août dans un accident d'avion entouré de circonstances mystérieuses. Ian Petrovski risque désormais de passer des décennies en prison, tandis que ses combattants font état d'épuisement sur le front.
Le 8 septembre, Roussitch a publié une liste de points faibles grâce auxquels l'Ukraine pourrait prendre le dessus dans la guerre. La portée et la précision des tirs de riposte russes seraient, par exemple, inférieures à celles des Ukrainiens. Les unités russes ne disposeraient pas non plus d'obus d'artillerie à guidage laser, ni de drones.
Le Kremlin abandonne ses soldats
Selon le dernier bulletin de l'Institute for the Study of War (ISW), Roussitch critique en outre le fait que les missiles de précision russes seraient moins résistants aux brouilleurs que les systèmes Himars fournis par les Etats-Unis à l'Ukraine.
De plus, de nombreux soldats russes achèteraient leur propre matériel de communication. Cela compliquerait la communication entre les différentes unités en raison de modèles technologiques différents.
Enfin, les paramilitaires indépendants affirment– et rejoignent en cela des critiques déjà exprimées par Evgueni Prigojine– que les forces armées russes n'évacuent pas les soldats blessés ou morts des zones de front. Cette ignorance de leurs propres guerriers aurait poussé certains soldats russes à refuser le combat.
Des problèmes «réguliers»
Les unités de Roussitch sont peut-être plus touchées par ces problèmes que les forces armées russes, analyse l'ISW, car il s'agit de petites formations.
Mais d'autres forces armées russes, selon cette analyse, exprimeraient «de manière régulière» des problèmes similaires de contre-attaque, de communication et d'évacuation.