Vladimir Poutine ne veut pas que le peuple russe soit au courant de sa guerre en Ukraine. Malgré les bombes et les centaines de soldats et de civils tués, les médias russes ont reçu l’indication de devoir parler d’une opération militaire spéciale et non d’une guerre.
Éviter le terme «guerre»
L’exemple du média russe «Dozhd» montre ce qui se passe quand cette règle n’est pas respectée. La chaîne indépendante utilisait de fait le terme «guerre», et cherchait à informer honnêtement sur ce qui se passait en Ukraine. Vladimir Poutine a décidé de bloquer sa diffusion.
Le rédacteur en chef de «Dozhd», Tikhon Dzyadko, a annoncé sur Telegram qu’il allait quitter le pays. Avec lui, d’autres collègues s’enfuient également, car la rédaction craint d’être poursuivie. Mais le maître du Kremlin ne se limite pas seulement à censurer les médias russes. L’utilisation de Twitter et Youtube a déjà été fortement restreinte, et le président russe pourrait bien chercher à fermer les deux réseaux sociaux dans les prochains jours.
«Opération humanitaire de la Russie en Ukraine»
Mais cette censure ne suffit pas encore au dirigeant russe et les enfants des écoles russes sont exposés sans ménagement à la propagande du chef de guerre. Il a en effet ordonné qu’à partir de ce jeudi, il y ait ce qu’on appelle un cours spécial dans les écoles russes. Les enseignants doivent y enseigner la version de Vladimir Poutine sur la guerre en Ukraine. Le titre de ce cours de propagande: «Les opérations humanitaires de la Russie en Ukraine.»
Cela témoigne de la grande peur de Vladimir Poutine: que son peuple apprenne la vérité sur la guerre en Ukraine. Certes, les protestations contre la guerre sont officiellement interdites en Russie. Néanmoins, des manifestations anti-guerre ont eu lieu ces derniers jours dans de nombreuses villes russes. Selon l’organisation non gouvernementale OVD-Info, 6800 personnes ont été arrêtées lors de ces rassemblements.