«Coup de force antidémocratique inacceptable», appel à une «grande mobilisation populaire», «irresponsabilité démocratique dangereuse»: la gauche s'est insurgée lundi contre la décision d'Emmanuel Macron d'exclure l'option d'un gouvernement de gauche menée par Lucie Castets, au nom de la «stabilité institutionnelle».
Emmanuel Macron a écarté lundi, à l'issue d'une série de consultations avec les partis politiques, l'option d'un gouvernement «sur la base du seul programme et des seuls partis» du Nouveau Front populaire au nom de la «stabilité institutionnelle», et prévoit de nouvelles consultations dès mardi, selon un communiqué de l'Elysée.
Une motion de destitution sera déposée
«C'est un coup de force antidémocratique tout à fait inacceptable qui se fait sur la base d'une argumentation qui n'a aucun sens», a affirmé Manuel Bompard sur BFMTV, assurant qu'ils n'iraient «pas participer à une nouvelle tentative de consultation». «La gravité du moment appelle une réplique ferme de la société française», ajoute le député sur X, précisant que le mouvement insoumis proposait «que des marches pour le respect de la démocratie aient lieu».
Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a de son côté jugé sur X que le président venait de «créer une situation d'une exceptionnelle gravité», appelant à une «réplique populaire et politique rapide et ferme». Il a aussi précisé qu'une «motion de destitution sera déposée» contre le chef de l'Etat, comme il avait menacé de le faire la semaine passée.
Plusieurs figures politiques se sont également exprimées
Le patron des communistes Fabien Roussel a lui aussi appelé lundi sur BFMTV à «une grande mobilisation populaire» dans «les jours prochains». «Il va falloir qu'on se mobilise devant les préfectures, dans les centres villes», a-t-il déclaré, refusant lui aussi de participer à de nouvelles consultations «si c'est pour nous demander de constituer un gouvernement qui continuerait la politique du gouvernement» sortant. «Ils ne veulent pas que ça change, ce n'est pas la peine que nous venions», a-t-il ajouté.
Pour la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, «invoquer la stabilité quand on a dissous sans aucune concertation et qu'on refuse le résultat d'une élection pour laquelle les Français n'ont jamais été aussi nombreux à se déplacer est d'une irresponsabilité démocratique dangereuse».
«Nous allons continuer à nous battre pour respecter la volonté des Français: les trois quarts d'entre eux veulent une rupture politique avec le macronisme», a-t-elle ajouté sur X.