«Après 5 années d'acharnement, les autorités au pouvoir sont donc parvenues à leurs fins: la fermeture de RT France (...). La Direction générale du trésor a décidé de geler les comptes bancaires de RT France rendant impossible la poursuite de notre activité», a annoncé sur Twitter Xenia Fedorova, présidente et directrice de la chaîne.
Dénonçant une «mesure arbitraire», elle affirme que 123 salariés français, dont 77 titulaires de la carte de presse, «risquent aujourd'hui ne pas être payés de leur salaire du mois de janvier et vont perdre leur emploi par le fait du prince».
Seul cas en Europe
Interrogé par l'AFP, le ministère français de l'Economie avait expliqué vendredi que les avoirs de la chaîne avaient été gelés en application des sanctions européennes les plus récentes et non à l'initiative directe de l'Etat français. Contrairement aux sanctions initiales décidées après l'intervention militaire russe en Ukraine en février 2022, celles prises en décembre prévoient un «gel des avoirs» des entités visées, a précisé cette source.
La situation française est particulière, car la France était le seul Etat membre de l'UE à héberger une filiale de RT sur son sol. Accusés d'être des instruments de «désinformation» du Kremlin, les médias Sputnik et RT (y compris sa version francophone RT France) ont été interdits de diffusion dans l'UE à partir du 2 mars, à la télévision comme sur Internet, à la suite d'un accord des Vingt-Sept peu après le début du conflit en Ukraine.
«Terroriser les journalistes russes»
Saisie par RT France, la justice européenne avait confirmé cette décision en juillet. Ce paquet initial de sanctions interdisait seulement la diffusion des contenus de RT dans l'UE, et non leur production elle-même.
Jusqu'à présent, RT France continuait donc de produire et diffuser des contenus, consultables malgré l'interdiction via un réseau privé virtuel (VPN), un service permettant de naviguer sur le web en contournant le blocage.
Samedi, Moscou a promis de prendre des mesures de rétorsion contre les médias français en Russie. «Elles resteront dans les mémoires si les autorités françaises ne cessent pas de terroriser les journalistes russes», a averti une source au sein de la diplomatie russe, citée par les agences de presse russes Ria Novosti et Tass.»
(AFP)