Notre société de consommation en prend un coup. Alors que presque tous les produits souhaités pouvaient être obtenus rapidement, des goulets d’étranglement massifs au niveau de l’approvisionnement bloquent l’écoulement des marchandises de tous types.
Plusieurs raisons l’expliquent: la crise sanitaire due au Covid-19, les conditions météorologiques, le manque de matières premières ainsi que l’augmentation de la demande, particulièrement dans le contexte de la pandémie. Or, certaines entreprises profitent de la situation de manière éhontée en réduisant délibérément leur offre afin de faire grimper les prix.
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Blick dresse un tableau de cette pénurie et montre où se situent les manques les plus importants.
Le secteur des transports
Un navire bloquant le canal de Suez pendant plusieurs jours, un gigantesque embouteillage maritime dû aux infections de Covid-19 au large des ports chinois: les chaînes d’approvisionnement sont aléatoirement interrompues dans le monde entier.
Des marchandises sont bloquées sur les routes européennes en raison du manque de nouveaux conducteurs de camions. On estime qu’il faudrait environ 400’000 conducteurs supplémentaires pour combler ce manque.
Kaspar Engeli, directeur de Commerce Suisse, estime toutefois que notre pays n’est pas particulièrement touchée par ce dernier point: «Le manque de chauffeurs de camions ne pose pas de gros problème en Suisse, car les marchandises peuvent passer par le rail ou la voie fluviale.» En revanche, il affirme que les compagnies maritimes qui retiennent délibérément leurs navires sont une véritable nuisance: «Ils jouent à des jeux tactiques et font délibérément grimper les prix. Certains mènent une politique de prix similaire à celle qu'avait adoptée l’OPEP avec le pétrole. En Afrique, il y a beaucoup de conteneurs vides que personne ne veut ramasser en raison des prix élevés du transport.» La Suisse importe en effet principalement des marchandises venant d’Asie. Les blocages maritimes représentent donc un problème bien plus important.
Marchandises touchées: vélos, meubles, produits alimentaires et bien d’autres produits importés, notamment d’Asie.
Bois
Le manque de bois a d’importantes conséquences: pénurie de papier pour imprimer les journaux, de carton pour l’emballage et l’expédition en ligne, mais aussi de matériaux pour fabriquer des maisons et des meubles. Ikea a revu son assortiment et retiré de la gamme des pièces comme la populaire étagère Billy.
En cause: l’économie chinoise en pleine croissance et une infestation de dendroctones, insectes perce-bois, qui limite la production du Canada, le principal fournisseur des États-Unis. Comme la Russie va limiter son exportation à partir de 2022 afin de promouvoir sa propre économie, les prix du bois augmentent massivement.
La pénurie de papier entraîne une très nette augmentation des prix. «Les prix ont été multipliés par deux ou trois depuis le début de la pandémie», déplore Beat Kneubühler, directeur de l’Association Recyclage Papier + Carton. Une grande partie des papiers recyclés de bonne qualité est maintenant utilisée dans le secteur de l’emballage en raison d’une forte demande, ce qui a aggravé la pénurie, continue-t-il.
Marchandises touchées: Matériaux de construction, meubles, papier, emballages, chauffage, journaux
Énergie
L’hiver s’annonce rude, non pas à cause de la pénurie de bois, mais de celle du gaz. Cette ressource s’est grandement raréfiée dans le monde: on se souvient bien de l’hiver dernier, long et glacial. Le Nigeria, l’un des principaux fournisseurs en gaz, en met actuellement nettement moins sur le marché qu'habituellement. La Russie a également réduit ses exportations vers l’Europe, ce qui fait grimper les prix.
On ne peut pas compter sur l’énergie éolienne pour compenser ce manque, particulièrement en ce moment. En raison des vents faibles, les parcs éoliens en mer produisent moins d’électricité verte qu’à l’accoutumée. C’est pour cela que des centaines de millions de personnes en Europe doivent payer des factures d’électricité de plus en plus élevées, révèle CNN. Ce manque d’énergie se répercute également sur d’autres domaines, comme le coût de fabrication de toutes sortes de produits.
Domaines affectés: Chauffage, production de biens
Semi-conducteurs
Smartphones, voitures ou encore serveurs informatiques pâtissent de la pénurie de semi-conducteurs. Le marché s’est effondré en raison du manque de matières premières depuis 2020. Cela n'a pas simplifié les relations entre la Chine et les États-Unis – ces derniers étant en grande concurrence pour la fabrication de puces électroniques. La demande de semi-conducteurs, en croissance avec la pandémie, est devenue impossible à satisfaire.
Les conséquences se font sentir dans fabrication de tout produit qui implique de l’électronique, et notamment sur la production de voitures. Selon les prévisions, 7,7 millions de voitures en moins seront produites dans le monde cette année. Certaines marques remplacent d’ores et déjà les compteurs de vitesse numériques par des pointeurs classiques et se passent de systèmes d’assistance.
Marchandises touchées: Voitures, téléphones portables, ordinateurs, consoles de jeux, téléviseurs, éléments de commande
Textiles
En raison de l’augmentation des cas de Covid-19 au Vietnam, les fabricants d’équipement de sport s’essoufflent. Adidas, Puma, Nike ou encore Sport-On se reposent sur ce pays pour leur production.
La pénurie d’équipement sportif touche également les chaussures de randonnée. De nombreuses personnes ayant profité de la crise sanitaire pour se mettre au sport et à la marche, la demande pour ce type d'article a augmenté. Une raison non pas de renoncer au sport, mais de penser à se fournir auprès de fournisseurs plus locaux?
Marchandises touchées: Vêtements, chaussures, tentes