Lina, une adolescente de 15 ans, s'est volatilisée en septembre 2023 dans le Bas-Rhin. Que sait-on à ce stade sur l'enquête et sur le principal suspect?
Disparition
Le samedi 23 septembre 2023, Lina, 15 ans, disparaît sur la route allant de Plaine (Bas-Rhin) où elle vit avec sa mère, à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là. Elle devait prendre le train pour aller retrouver son petit ami à Strasbourg. Ne la voyant pas arriver, celui-ci a donné l'alerte.
Des témoins l'ont vue sur la petite route en direction de la gare entre 11h15 et 11h30. Le téléphone de l'adolescente a cessé d'émettre à 11h22 et n'a pas été retrouvé. Les jours suivants, des battues sont menées et des points d'eau sont sondés, sans résultat.
Enlèvement et séquestration
Le 1er octobre 2023, une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration criminelle. Deux juges d'instruction de Strasbourg sont co-saisis. L'enquête est menée par les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg.
Fin mars 2024, trois personnes sont placées en garde à vue dans l'enquête sur la disparition de Lina, puis relâchées car il n'y a «pas d'éléments incriminants».
Profil génétique détecté
Le 26 juillet, la procureure de Strasbourg, Yolande Renzi, annonce que le «profil génétique» de Lina a été détecté dans un véhicule volé qui se trouvait non loin du lieu de la disparition de Lina en septembre.
Pour la procureure de Strasbourg, cette «avancée majeure devrait permettre de localiser Lina». Quelques jours plus tard, des recherches démarrent dans les Vosges, s'appuyant sur les données de géolocalisation du véhicule.
Le suspect s'est suicidé. Un homme dangereux?
Conducteur de la voiture volée dans laquelle a été retrouvé l'ADN de Lina, Samuel G. est un père de famille de 43 ans dépressif et consommateur de drogues qui s'est suicidé le 10 juillet à Besançon.
Début janvier 2024, lors d'un contrôle des douaniers à Sigean, dans l'Aude, Samuel G. avait été interpellé pour refus de contrôle, mise en danger d'autrui, conduite d'un véhicule sous l'usage de stupéfiants, recel et vol, a indiqué le parquet de Narbonne. Pour l'ensemble de ces faits, il avait été condamné le 22 janvier à 15 mois d'emprisonnement avec sursis. Lors de ce contrôle, Samuel G. se trouvait au volant du véhicule dans lequel l'ADN de Lina a été retrouvé mais cette voiture n'était pas à l'époque dans le viseur des enquêteurs de la Section de recherches de Strasbourg, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le Bisontin devait comparaître le 22 juillet pour deux vols avec violence commis à Besançon le 25 août 2023. Le 25 juin, il s'était entretenu avec un expert psychiatre qui avait diagnostiqué chez lui un trouble de personnalité de type «état limite», c'est-à-dire à la limite d'une maladie psychiatrique vraiment installée, avec des symptômes dépressifs importants. L'expert avait fait état de sa «dangerosité», a déclaré à l'AFP le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.
Le suspect déclare à cet expert avoir été hospitalisé au moins trois fois en milieu psychiatrique ces dernières années et avoir commis des tentatives de suicide. Il lui dit aussi avoir «disjoncté» à partir de 2023, date à laquelle cet ancien menuisier et commercial cesse de travailler. «J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite», écrit-il dans des mots découverts après son suicide.