Le profil génétique de Lina, adolescente disparue en Alsace en septembre 2023, a été détecté dans un véhicule volé, a annoncé vendredi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, annonçant une «avancée majeure» dans ce dossier.
«A la suite de longues et minutieuses investigations (...) l'attention des enquêteurs a été attirée par un véhicule non mentionné jusqu'alors», a expliqué la procureure dans un communiqué. «L'analyse de la géolocalisation de ce véhicule volé a pu mettre en évidence qu'il se trouvait non loin du point de disparition de la jeune Lina en septembre dernier», a-t-elle poursuivi.
«C'est un espoir de localiser Lina»
«Les analyses des prélèvements effectués dans ce véhicule viennent de mettre en évidence le profil génétique de cette dernière», a annoncé la procureure. Tout en précisant que «les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances dans lesquelles elle est montée dans ce véhicule», la procureure a souligné que «cette avancée majeure dans l'enquête devrait permettre de localiser Lina».
«C'est un espoir de localiser Lina, mais il y a tellement de questions derrière: où, quand, comment...» a déclaré à l'AFP Marylène Correia, avocate d'Olivier Delsarte, le père de Lina. «On va pouvoir avancer, ça c'est une certitude, mais dans la tête de M. Delsarte, pour le moment, il y a plein d'interrogations», a-t-elle ajouté.
Disparue en septembre 2023
Le 23 septembre 2023 en fin de matinée, l'adolescente de 15 ans avait quitté son domicile de Plaine (Bas-Rhin) pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là. Elle devait prendre un train afin de rejoindre son petit ami à Strasbourg. Ne la voyant pas arriver, il avait alerté la mère de la jeune fille.
Des témoins, dont l'ancien maire du village, ont vu Lina marcher sur une petite route en direction de la gare entre 11H15 et 11H30. Le téléphone de l'adolescente a cessé d'émettre à 11H22 et n'a pas été retrouvé.
Malgré d'importantes battues les jours suivants, aucune trace de la jeune fille n'avait été retrouvée jusqu'à présent. La mère de Lina, Fanny Groll, avait lancé des appels à témoignages, pour faire progresser l'enquête. Cette route, «c'est un coin qu'on doit quand même un peu connaître pour l'emprunter», avait souligné Fanny Groll lors d'une conférence de presse en mars.
Victime de cyberharcèlement
Pour continuer d'agir pour retrouver sa fille, Fanny Groll a créé en janvier une association baptisée «Les bonnes étoiles de Lina». Un concert de soutien a été organisé le 20 avril à Plaine. Fanny Groll a aussi dénoncé à plusieurs reprises le cyberharcèlement dont elle a expliqué être la cible depuis la disparition de sa fille.
Lors d'une conférence de presse en mars, elle avait expliqué avoir découvert que sa fille avait elle aussi été victime de ce phénomène et avait «subi des commentaires horribles» qui avaient «nui à sa réputation».
Elle avait déploré la «désinformation» au sujet de la disparition de sa fille et souligné que «non seulement ça n'aide pas Lina mais encore pire, ça entrave l'enquête». L'enquête est menée par la gendarmerie nationale, agissant sur commission rogatoire de deux juges d'instruction de Strasbourg.
Parallèlement aux investigations sur la disparition de l'adolescente, une enquête est en cours sur un viol dénoncé par Lina en 2022. Cette affaire, initialement classée sans suite par le parquet de Saverne, a été reprise par le parquet de Strasbourg, qui a ouvert une information judiciaire en février. Contactée par l'AFP vendredi, la mère de Lina, visiblement bouleversée, n'a pas souhaité s'exprimer. Son avocat Me Matthieu Airoldi n'a pu être joint dans l'immédiat.