Emmanuel Macron a fait savoir au gouvernement réuni mardi en Conseil des ministres qu'il accepterait en fin de journée la démission du Premier ministre Gabriel Attal et de son équipe, ont affirmé des participants à l'AFP. Le chef de l'Etat leur a dit que le gouvernement serait à compter de ce moment-là chargé de «gérer les affaires courantes» et il a laissé entendre que cette situation pourrait «durer un certain temps», «quelques semaines», vraisemblablement jusqu'à la fin des Jeux olympiques au moins, selon ces ministres.
Emmanuel Macron a fait un discours de remerciement à l'égard des ministres et Gabriel Attal lui a répondu dans le même sens. Le Premier ministre a parlé de sa «reconnaissance», pour les membres du gouvernement et pour le chef de l'Etat, de sa «passion pour la France» et de son «devoir», «y compris dans la période particulière que nous traversons», a rapporté un ministre.
Les deux discours ont été applaudis. «Il n'y a eu ni tensions ni effusions», a expliqué un autre participant, malgré les divergences désormais flagrantes entre les deux têtes de l'exécutif depuis la dissolution et les législatives anticipées.
De longs remerciements
«Nous aurions pu disparaître. Nous avons évité le pire. L'avenir est à écrire. Et je sais, Monsieur le président de la République, pour connaître les femmes et les hommes autour de cette table, que toutes et tous ont la France au cœur et que la flamme ne s'éteint jamais pour ceux qui veulent servir les Français», a dit le Premier ministre en présence d'Emmanuel Macron, selon le texte de son intervention obtenu par l'AFP.
Le chef du gouvernement a évoqué «trois mots» lors de «ce qui est peut-être le dernier Conseil des ministres» de son équipe avant d'être démissionnaire: «la reconnaissance, la passion et le devoir». «Reconnaissance» pour la «confiance» d'Emmanuel Macron, «que nous avons honorée, toutes et tous, loyalement», a-t-il dit. Et «reconnaissance, bien sûr, à titre personnel, pour tous mes ministres. Nous avons formé une équipe soudée, déterminée et au combat», a ajouté Gabriel Attal, estimant avoir «lancé des chantiers importants» pour «changer les vies concrètement».
Ensuite «la passion avec laquelle, depuis six mois, deux ans, sept ans, nous avons servi la France, engagé des transformations majeures pour notre pays», a-t-il poursuivi. «La passion pour les Français, qui sont et demeureront les seuls guides et les seuls juges de notre action.»
Et enfin le «sens du devoir exceptionnel qui a animé toute l'équipe gouvernementale», même lors des réformes «les plus impopulaires», a-t-il conclu. «Le devoir avec lequel nous nous sommes engagés dans la campagne législative" après la dissolution, a-t-il ajouté. «Le devoir qui nous animera jusqu'à la dernière minute pour assurer la continuité de l'État, aussi longtemps que vous le jugerez nécessaire, à la veille d'événements majeurs pour notre pays.»