Procès des papys braqueurs
Ils demandent pardon à Kim Kardashian après l'avoir dépouillée

Leur surnom en France? Les «papys braqueurs». Le 3 octobre 2016, ces professionnels du braquage ont dépouillé Kim Kardashian de tous ses bijoux lors d'un séjour à Paris. Leur procès débute ce lundi. Et ils lui demandent pardon!
Publié: 28.04.2025 à 14:47 heures
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Dernière mise à jour: 28.04.2025 à 14:56 heures
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Kim Kardashian est une star planétaire. Elle s'était fait dérober ses bijoux à Paris le 3 octobre 2016.
Photo: FilmMagic
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Richard WerlyJournaliste Blick

Va-t-elle leur pardonner lorsqu’elle sera interrogée à la barre de la Cour d’assises de Paris? Ou va-t-elle, au contraire, accabler encore plus ces «papys braqueurs» qui, au terme d’un hold-up bien pensé mais suivi d’une cavale en forme de débâcle, lui ont subtilisé plusieurs millions d’euros de bijoux après l’avoir ligoté le 3 octobre 2016 dans sa suite du «No Adress», un luxueux hôtel parisien?

Personne n’en doute: Kim Kardashian sera la vedette du procès de ses assaillants qui démarre à Paris ce 28 avril. Logique: si l’influenceuse planétaire n’était pas la victime, ce vol retentissant de bijoux n’aurait jamais fait autant la «Une», et sûrement pas mobilisé ce nombre considérable de policiers qui ont abouti à leurs arrestations. 

Dans son livre «J’ai séquestré Kim Kardashian», le guetteur de la bande, Yunice Abbas, 72 ans, détaille d’ailleurs la stupéfaction de ses complices lorsqu’ils découvrent l’émoi planétaire suscité par ce casse en bonne et due forme dans la chambre d’un palace.

«Elle n’a pas opposé de résistance»

«Tout s’était bien passé, écrit-il. Il n’y a pas eu d’interférences, la victime a donné ses bijoux, elle n’a pas opposé de résistance. Tout s’est très bien passé.» Un beau coup donc? Incontestablement. Le butin s’élève à neuf millions d’euros de parures et de pierres précieuses et les receleurs n'ont plus qu'à «refourguer la came», dans les ateliers d’orfèvrerie d’Anvers, la capitale européenne du diamant en Belgique. 

Sauf que Kim Kardashian n’est pas une victime comme les autres. A Paris, capitale du luxe mondial, le fait qu’une star de ce calibre puisse être dépouillée, devient une affaire d’Etat. Bien plus que le vol, en septembre 2018, de plus d’un million de dollars de bijoux à une princesse saoudienne installée au Ritz, l’hôtel de la place Vendôme fondé en 1898 par le Haut-Valaisan César Ritz.

Et maintenant? La Cour d’Assises va évidemment décortiquer le déroulement de ce braquage commis par des voyous septuagénaires. Presque un scénario d’un film de gangster des années soixante écrit par Michel Audiard, le papa des «Tontons flingueurs». Dans son livre «Kim et les papys braqueurs», la journaliste Patricia Tourancheau raconte ce qui va sans doute dominer les audiences, pour lesquelles près de 300 journalistes sont accrédités: une bataille de réputation, entre les voyous aux gueules et aux parcours de vie cassés, et l’ex-femme de Kanye West, qui accumule les millions de dollars.

Le bien contre le mal?

Cette histoire-là n’est pas franchement celle du bien contre le mal. Croyez-vous vraiment que Kim, icône des réseaux sociaux, du capitalisme et du luxe le plus débridé, puisse incarner le bien dans sa chambre d’hôtel parisien où elle avait, à partir du 28 septembre 2016, choisi de séjourner pour assister à la «fashion week». 

Comment ne pas sourire à l’évocation du dispositif de sécurité si défaillant de l’hôtel des stars du quartier de la Madeleine où réside la star américaine, le «No Adress», voisin de l’Hôtel Bedford, possédé de longue date par une famille suisse – supposé discret et sécurisé?

Kim détroussée, ligotée, menacée, paniquée, terrorisée? Oui. Mais les coulisses de son voyage parisien sont assurées de faire les choux gras de la presse durant le procès. Tous les paparazzis parisiens connaissent le «No Adress». Les noctambules branchés de la capitale française avaient les digicodes pour entrer. La serrure d’une des portes principales ne fermait pas. Le footballeur Zlatan Ibrahimovic, qui y a vécu un an avec femme et enfants dans la suite qu’avait choisi d’occuper Kim, pour 25’000 euros les quatre nuits passées à Paris, a depuis raconté qu’il n’y aurait jamais laissé des biens précieux.

Des pieds nickelés

On se croirait chez les «pieds nickelés». La preuve? Les cinq hommes cagoulés et gantés qui pénètrent grimés en policiers, sans difficulté, malgré leur moyenne d’âge avancée ont tous fait savoir qu’ils «demandent pardon» à la star américaine dont la fortune est estimée à 1,7 milliard de dollars. Lors de leur arrivée sur place, vers trois heures du matin, Kim Kardashian venait d’aller se coucher et son garde du corps avait déserté sa chambre. 

La voici obligée de leur donner, sous la menace, sa bague de fiançailles offerte par Kanye West avec son diamant de près de 19 carats (4 millions de dollars). Pas d’autre violence que leurs cris. Pas de gifles. Pas de sang. Leur grand ratage interviendra quelques minutes plus tard, dans leur fuite, lorsqu’ils laisseront échapper un collier d’un sac… Alors, pourquoi ne pas pardonner? La légende Kardashian, une fois les peines prononcées pour ces «papys braqueurs», s’en trouverait presque embellie.

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