L'eurodéputé Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes français pour les élections européennes, a été empêché, mercredi, de rejoindre un cortège du 1er mai après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Venus dans la ville de Saint-Etienne (centre-est) rejoindre le cortège célébrant la journée internationale des travailleurs, M. Glucksmann et son entourage ont été pris à partie par une cinquantaine de personnes, subissant dès leur arrivée des jets de peinture et des cris tels que «Glucksmann casse-toi» ou «Palestine vivra».
Il a ensuite été poursuivi sur plusieurs centaines de mètres par des personnes criant «PS salaud» ou «Saint-E n'est pas à toi», en référence au surnom de la ville. Dénonçant l'action d'"une cinquantaine d'énergumènes», dont certains appartenant selon lui au parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI), l'eurodéputé a renoncé à rejoindre la manifestation. L'échange avec des militants prévu après le défilé a également été annulé.
«Ils ont choisi leur adversaire»
Le Premier ministre français Gabriel Attal a aussitôt condamné ces violences. «La politique, ça peut être parfois un combat au sens noble du terme, mais ça doit toujours se faire dans le respect de l'intégrité des personnes», a-t-il affirmé mercredi.
«Ces gens ne sont pas des démocrates. On le voit dans leurs violences», a déclaré de son côté M. Glucksmann peu après l'incident, se disant «sûr qu'il y avait des drapeaux de la France Insoumise» parmi les personnes qui l'ont invectivé.
«80% des tweets à la France insoumise sont consacrés à Raphaël Glucksmann et à la liste PS-Place publique. Ils ont choisi leur adversaire», a ajouté la tête de liste, qui avait des taches de peinture verte sur le front et de peinture rouge sur sa veste, a constaté l'AFP.
Le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon a «désapprouvé totalement» les agissements imputés en partie à des militants de son camp. «Cette action fournit une diversion médiatique contre le 1er mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser», a-t-il dit.
Fondateur de la petite formation de gauche Place Publique, M. Glucksmann bénéficie de sondages encourageants à moins de deux mois du scrutin, alors que les socialistes à qui il est allié ont subi de cuisants revers électoraux ces dernières années.
Il a été averti d'une campagne de désinformation le visant sur les réseaux sociaux, provenant de comptes liés à la Chine, avait fait savoir son entourage à l'AFP mi-avril.
(AFP)