Le Parlement est réuni lundi en Congrès à Versailles pour faire de la France le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l'interruption volontaire de grossesse (IVG), «une étape fondamentale» selon Gabriel Attal.
Ce débat historique a été ouvert peu après 15H30 dans le décor très solennel du château et son gigantesque hémicycle où les 925 parlementaires sont appelés à graver l'avortement dans le marbre du texte fondamental.
«C'est une étape fondamentale»
«C'est une étape fondamentale que nous pouvons franchir. Une étape qui restera dans l'Histoire, une étape qui doit tout aux précédentes», a déclaré le Premier ministre, Gabriel Attal, en ouverture de la séance, qui devrait s'étirer jusqu'en début de soirée avec un vote sans supense des sénateurs et députés.
«Nous avons une dette morale envers toutes ces femmes, qui ont souffert dans leur chair comme dans leur esprit, parfois jusqu'à y perdre la vie», a déclaré le Premier ministre français Gabriel Attal en ouverture du Congrès à Versailles où sont conviés les 925 députés et sénateurs, invités à valider l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
«Nous sommes hantés par la souffrance et par la mémoire de tant et tant de femmes qui, des décennies durant, ont souffert de ne pas pouvoir être libres», a-t-il insisté, se félicitant de «l'aboutissement d'un long combat». «La marche du progrès a fait son office», a ajouté Gabriel Attal, rappelant la longue marche des militantes pour garantir le droit à l'avortement. «C'est une étape fondamentale que nous pouvons franchir, une étape qui restera dans l'histoire.»
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«La France est pionnière»
«Aujourd'hui la France est pionnière. Aujourd'hui, vous direz au monde que oui, la France est fidèle à son héritage, à son identité de nation, à nulle autre pareille pays phare de l'humanité, patrie des droits de l'homme et aussi et surtout les droits de la femme», a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement est arrivé à Versailles accompagné du fils aîné de Simone Veil, Jean. «En garantissant la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse dans notre Constitution, nous donnons une deuxième victoire à Simone Veil et à toutes celles qui ont ouvert la voie».
Néanmoins, près de 50 ans après l'adoption de la loi sur la légalisation de l'avortement en France, «la liberté d'avorter reste en danger», car «nos libertés sont par essence menacées», a-t-il souligné. «Ce texte est un rempart aux faiseurs de malheur», a-t-il affirmé, appelant à «ne jamais s'endormir, ne jamais baisser la garde, ne jamais subir».
(ATS)