Des noms sortent du lot
Michel Barnier n'est pas encore tombé que Macron chercherait déjà à le remplacer

La chute potentielle du gouvernement Barnier mercredi met Macron sous pression. Selon «Le Parisien», le président cherche depuis plusieurs jours en toute discrétion un successeur au Premier ministre. Un vrai casse-tête pour un gouvernement en crise.
Publié: 03.12.2024 à 05:54 heures
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Dernière mise à jour: 03.12.2024 à 08:55 heures
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Depuis la semaine dernière, Emmanuel Macron chercherait discrètement un successeur à Michel Barnier, actuel Premier ministre.
Photo: keystone-sda.ch
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Solène MonneyJournaliste Blick

Michel Barnier pourrait vivre ses dernières heures en tant que Premier ministre de la France. Après l'avoir fait danser tout le week-end, Marine Le Pen lui a assené le coup de grâce lundi 2 décembre: la présidente du Rassemblement national (RN) a refusé son accord et s'est dit prête à ajouter les voix de ses députés à la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP). 

De son côté, Emmanuel Macron n'aurait pas attendu tous ces événements pour se mettre au travail. Depuis la semaine passée, il multiplierait les échanges discrets et les rendez-vous à l'Elysée pour trouver un nouveau Premier ministre, révèle «Le Parisien» mardi 2 décembre. Et il semblerait que Macron souhaite rapidement passer à autre chose: «le deuil ne va pas être long. Macron ne va pas pleurer Barnier. Donc, ça le rend plus lucide que triste ou inquiet», confie un fidèle au quotidien français. 

Mais pas si simple de trouver un successeur: il doit nommer un Premier ministre qui ne soit ni censuré par le RN, ni rejeté d'emblée par les socialistes, tout en gardant le soutien des Républicains. Un vrai casse-tête. 

«Un pistolet sur la tempe»

Macron sait que tous les yeux sont rivés sur lui, après le feuilleton de cet été où il avait attendu deux mois avant de nommer un nouveau Premier ministre. «Dès que Barnier va tomber, ce sera un pistolet sur la tempe de Macron», assure un député Ensemble pour la République (EPR) au quotidien français. La censure tant redoutée sera votée mercredi.

Alors le président français fouille: «Ce sont des discussions prospectives durant lesquelles il nous interroge sur les différents scénarios, les options, le 'quand' et le 'qui', confie une autre source au «Parisien». Et justement, il semblerait qu'Emmanuel Macron veuille trouver rapidement la perle rare. «Cela peut être dès cette fin de semaine ou la semaine prochaine», imagine un proche. «Dans les 24 heures après la censure», prédit un autre.

Des noms circulent déjà, mais...

En coulisse, des noms circulent déjà. D'abord celui de Bernard Cazeneuve, ancien chef du gouvernement socialiste. Si cet été, la gauche ne le soutenait pas, les députés ont tout de même indiqué entre-temps qu'ils ne le censureraient pas. Mais selon BFMTV, le président français ne penche pas vers la gauche de peur de se mettre à dos les Républicains. 

Un autre nom est dans toutes les bouches: Sébastien Lecornu, l'actuel ministre des Armées. Il ne s'est pour l'instant pas attiré les foudres du RN et du PS. Problème, il appartient au bloc du centre qui a essuyé une défaite cet été aux élections législatives. 

Une autre figure émerge: celle de Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée. Celui-ci peut compter sur le soutien du secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, et l'ancien conseiller politique Philippe Grangeon.

Mercredi, la France saura si Michel Barnier conservera son poste de Premier ministre. En cas de censure de son gouvernement par la gauche et le RN, il deviendra le deuxième chef de l'exécutif renversé par l'Assemblée nationale sous la Ve République. La dernière remonte à 1962 avec le gouvernement de Georges Pompidou. Un club très fermé...

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