«Ce n'est pas neutre»
Un proche d'Emmanuel Macron pressenti à la tête du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron doit nommer le successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel ce lundi soir. Richard Ferrand, proche du président, est favori pour ce poste influent qui s'étendra jusqu'en 2034, bien après la fin du mandat de Macron.
Publié: 10.02.2025 à 11:17 heures
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Dernière mise à jour: 10.02.2025 à 11:18 heures
Emmanuel Macron proposera lundi soir le nom de celui qui succèdera à la tête du Conseil constitutionnel. Le favori est l'un de ses proches, Richard Ferrand.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. Le favori est l'un de ses proches, l'ex-président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui avait été l'un des premiers socialistes à le suivre dès 2016. L'actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre Laurent Fabius, deux autres «Sages», qui achèvent leur mandat de neuf ans.

Mais c'est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d'enjeu: la décision d'Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l'Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu'en 2034, bien après la fin de son propre bail à l'Elysée. Cette nomination est d'autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française n'exclut la possibilité de l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national (extrême droite – RN) dans les prochaines années.

«Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre», explique une source au fait des nominations. Mais «si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance», a tonné la députée du RN Edwige Diaz. 

Un retour qui fait débat

Les trois personnalités choisies devront passer le cap de l'audition parlementaire. Mais le candidat d'Emmanuel Macron devra pour sa part convaincre Assemblée nationale et Sénat. Richard Ferrand, 62 ans, a créé sa société de conseil, après avoir échoué à récupérer son poste de député du Finistère (Bretagne) en 2022, et se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans. 

«Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques», souligne un député, rappelant une affaire judiciaire qui lui avait coûté sa place de ministre dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe en juin 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription. Mais, selon le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, «je ne vois pas ce qui pourrait s'opposer à ce qu'il soit désigné». Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront «des remparts pour que la Constitution soit respectée».

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