La Chine continue de faire monter la pression et semblerait vouloir passer à l’acte. Peu après l’arrivée à Taïwan de la présidente de la Chambre basse américaine Nancy Pelosi, Pékin a annoncé des projets d’exercices militaires à balles réelles. Ceux-ci se dérouleraient en partie dans les eaux territoriales de Taïwan. L’intégrité territoriale de l’État indépendant serait ainsi violée. Les Chinois laissent entendre qu’il pourrait en résulter des scénarios proches de la guerre.
L’Armée populaire de libération (APL) encercle la république insulaire. Elle a annoncé officiellement des «exercices de tirs à longue portée» dans le détroit de Formose. La Chine désigne par «détroit de Formose» le détroit de Taïwan, véritable poudrière large de 180 kilomètres, qui sépare le continent de l’île.
Des manœuvres communes de l’armée de l’air et de la marine pourraient immédiatement commencer tout autour de Taïwan. Les exercices, précise-t-on encore, bloqueraient temporairement l’accès à certaines voies maritimes commerciales et aux ports taïwanais. Au sud-ouest de la République insulaire, les manœuvres se dérouleraient à moins de 10 miles (16 kilomètres) des côtes, comme le rapporte le «New York Times». Selon les conditions météorologiques, on peut s’attendre à ce que celles-ci soient audibles et visibles depuis l’île.
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«Mettre fin à la trêve tacite».
Selon le «Global Times», porte-parole en anglais de la propagande d’Etat chinoise, ces exercices militaires importants ont commencé dès l’arrivée de Nancy Pelosi. Des missiles conventionnels seraient tirés à l’est de l’île et des missiles à longue portée seraient également utilisés.
Mais ce ne serait que le début. Après la poursuite du voyage de la démocrate vers le Japon, l’APL «encerclera Taïwan de toutes parts dans six zones différentes» du 4 au 7 août et «mènera une série d’exercices militaires à balles réelles», poursuit le tabloïd chinois. L’objectif de ces manœuvres serait «d’accélérer le processus de réunification».
Les forces armées chinoises, ajoute le journal, garderaient «l’option ouverte d’attaquer des cibles militaires à Taïwan en plus des exercices militaires». Les navires de guerre et les avions de combat chinois pourraient même bientôt «contrôler l’espace aérien et les territoires de Taïwan» et «mettre fin au cessez-le-feu tacite avec l’armée taïwanaise».