Un membre présumé de l'ancien groupe armé d'extrême-gauche Fraction Armée Rouge (RAF), toujours recherché en Allemagne, est sorti du silence dans une lettre publiée vendredi par l'hebdomadaire allemand wochentaz. Dans cette missive, Burkhard Garweg affirme se considérer toujours comme faisant «partie de la gauche révolutionnaire» et ne dit rien du lieu où il se trouve.
Il est soupçonné d'appartenir à la troisième et dernière génération de la RAF, groupe violent d'extrême gauche allemand auto-dissous en 1998. La Fraction armée rouge est jugée responsable d'une trentaine d'assassinats entre 1971 et 1991.
Leur complice arrêtée
Burkhard Garweg, qui vit depuis 34 ans dans la clandestinité, et son complice Ernst-Volker Staub, sont recherchés notamment pour avoir commis des vols à main armée ayant visé des fourgons blindés et des supermarchés entre 1999 et 2016 afin de subvenir à leurs besoins.
Leur complice Daniela Klette a été arrêtée le 26 février à Berlin où elle vivait sous une fausse identité. Elle se trouve actuellement en détention provisoire après une cavale de plus de trente ans.
Tous trois sont également mis en cause dans un attentat à la bombe commis le 27 mars 1993 contre le centre de détention en construction de Weiterstadt, qui n'avait pas fait de victimes mais occasionné d'environ 63 millions d'euros de dégâts. C'est le dernier attentat répertorié de la RAF.
Vérification en cours
Le «wochentaz» – qui appartient au même groupe que le journal de gauche Die Taz – affirme avoir vérifié l'authenticité de la lettre de Burkhard Garweg, ses avocats leur ayant assuré qu'il en était bien l'auteur.
Dans cette missive, Burkhard Garweg ne reconnait pas directement les vols commis mais écrit qu'il était «pour eux» exclu de tuer des gens ou de les blesser pour se procurer de l'argent. «Tout traumatisme d'employés, responsables des caisses, ou de transporteurs de fonds est à déplorer», dit-il. En outre, Burkhard Garweg s'excuse auprès de voisins qu'il a côtoyés pendant des années à Berlin alors qu'il vivait sous une fausse identité dans un campement de caravanes et roulottes, dans l'Est de la capitale allemande.
Issue de la frange radicale du mouvement étudiant de 1968 et connue sous le nom de «Bande à Baader-Meinhof», du nom de ses fondateurs Andreas Baader et Ulrike Meinhof, la RAF prônait une «guérilla urbaine» visant le gouvernement et l'élite dirigeante allemands.