Entre 2012 et 2014, Michael McFaul a été ambassadeur des États-Unis en Russie. Sur Twitter, il s'est fendu d'une opinion pour le moins catégorique: «Poutine a perdu sa guerre en Ukraine».
Il peut certes encore gagner quelques batailles, mais il a déjà perdu la guerre, écrit-il.
Dans un deuxième tweet, McFaul estime que le chef du Kremlin a échoué dans son projet: conquérir l'Ukraine et de la placer sous domination russe.
Il voulait attraper le fondateur du régiment Azov
La prétendue dénazification, que Poutine a invoquée comme prétexte pour l'invasion, est également restée sans succès notable.
Le principal argument de la Russie est l'existence du régiment Azov, d'après la mer du même nom. Le régiment a été créé en 2014 après l'annexion de la Crimée. Ces paramilitaires entendaient pallier aux manquements d'une armée ukrainienne largement inefficace. Ses fondateurs sont Andriy Biletzki, Oleh Lyaschko et Dmytro Kortchynskyj – des extrémistes de droite et des nationalistes. Le régiment fait aujourd'hui partie de la Garde nationale, qui est composée de volontaires et ne fait pas partie des forces armées.
Vladimir Poutine veut tout mettre en œuvre pour capturer les membres du régiment Azov. Mais le président russe n'a pas réussi à atteindre cet objectif. Pas plus que la mise en place d'un régime fantoche et la destruction de l'armée ukrainienne.
La Russie a déclaré un contrôle total de Marioupol
Les troupes russes continuent pourtant de sévir en Ukraine. Dans l'est de l'Ukraine, l'armée russe a continué d'avancer.
Selon les informations ukrainiennes, les régions de Kharkiv et du Donbass sont particulièrement touchées. Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegubow, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements sur la ville et ses environs.
Le gouvernement ukrainien a déclaré vouloir mettre en sécurité vendredi les civils du site industriel Azovstal assiégé à Marioupol.
La semaine dernière, la Russie avait déclaré avoir pris le contrôle total de cette ville portuaire stratégique du sud-est de l'Ukraine, à l'exception des aciéries. Dans le complexe sidérurgique d'Azov, toujours assiégé, se trouveraient des soldats ukrainiens mais aussi des centaines de civils.
Poutine ne recule devant rien
Des critiques acerbes ont été émises par exemple après l'attaque russe sur Kiev pendant la visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. La Russie et le chef du Kremlin Vladimir Poutine n'ont «aucun respect pour le droit international», a déclaré vendredi à Berlin un porte-parole du gouvernement allemand.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de vouloir «humilier» l'ONU. Lors de l'attaque, une journaliste ukrainienne de Radio Liberty a été tuée, a annoncé son employeur.
La Russie a confirmé avoir bombardé la capitale ukrainienne jeudi. «Des armes aéroportées à longue portée de haute précision des forces aériennes russes ont détruit les bâtiments de production de la société de missiles et d'aérospatiale Artiom à Kiev», a déclaré le ministère russe de la Défense.
Une série de frappes aériennes aurait en outre touché plusieurs sous-stations électriques situées dans des nœuds ferroviaires ukrainiens, notamment à Fastov près de Kiev. Il s'agit de la première attaque russe sur Kiev depuis près de deux semaines.