Est-il devenu le paillasson de Trump?
Les 10 moments les plus polémiques de la carrière de Mark Zuckerberg

Le virage de Mark Zuckerberg inquiète. Le patron de Meta, critiqué pour l'abandon du fact-checking sur Facebook, semble vouloir séduire l’ère Trump. Retour sur 10 moments embarrassants qui interrogent sur l’évolution de l’homme derrière Facebook.
Publié: 10:03 heures
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Dernière mise à jour: 11:37 heures
Mark Zuckerberg opère un virage dans ses politiques internes et d'utilisation de ses réseaux sociaux, qui vont dans le sens du gouvernement de Trump. Selon le «New York Times», le patron de Meta aimerait s'en rapprocher, mais va trop vite.
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Il faut vivre loin dans le Métaverse pour estimer que les entreprises de tech de la Silicon Valley manquent d'énergie masculine. Pourtant, c'est la nouvelle lubie de Mark Zuckerberg, patron de Meta.

Inquiet d'une surveillance accrue de la liberté d'expression par les progressistes, le fondateur de Facebook a opéré un virage «à la Musk», qu'il voulait affronter dans un combat de MMA EN 2023. C'est que «Zuck'» a aussi travaillé son apparence: musclé, cheveux longs, t-shirt oversize… C'est un nouveau Mark qui a rendu visite à Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago, pour Thanksgiving dernier.

Ce rendez-vous lui a inspiré des changements radicaux pour Meta, rapporte le «New York Times». Au sein de l'entreprise comme dans les conditions d'utilisation de Facebook, il serait évident que Mark Zuckerberg a envie de plaire à Donald Trump.

C'est comme ça qu'il s'est retrouvé face à Joe Rogan, expliquant que l'énergie masculine était «bonne», et qu'une «culture qui fait un peu plus la part belle à l’agressivité a ses mérites». Alors qu'il pourrait être un rempart face à Elon Musk, jugé «diabolique»par un proche de Trump, Mark Zuckerberg s'occupe de bannir les tampons dans les toilettes de son entreprise. Sa volonté de s'adapter à l'ère Trump le plus vite possible est jugée «inhabituelle» par le «New York Times».

Alors, caprices d'un dirigeant fantasque, volonté d'être copain avec Trump, ou vraie menace pour la démocratie? Florilèges de moments polémiques qui ont ponctué la carrière de Mark Zuckerberg pour tenter d'y voir plus clair dans son parcours.

1

Décret sur les tampons

On peut imaginer que le dirigeant de Meta n'a pas vraiment besoin de penser aux tampons (hygiéniques, pas encreurs) distribués dans son entreprise. Mais non! En modifiant drastiquement la politique interne, le boss a décidé que ces protections seraient bannies des toilettes des hommes.

Pourquoi étaient-elles placées là au départ? Pour les employés non-binaires ou transgenres qui pourraient en avoir besoin, souligne «The Economic Times». Sans entrer dans le débat, on peut questionner la pertinence d'un retour en arrière. Ces tampons étaient disponibles depuis plusieurs années. Décider de les supprimer sans réelle explication est un aperçu de l'importance désormais accordée par l'entreprise aux employés concernés.

2

Fini le fact-checking

Cheval de bataille des gouvernements et des instituts nationaux de santé durant le Covid, le fact-checking a servi de garde-fou contre les théories les plus folles, à l'époque de la pandémie. Aujourd'hui, Mark Zuckerberg n'en veut plus. Meta s'appuiera dorénavant sur les utilisateurs pour surveiller les fausses informations, comme chez X. L'entreprise est aussi revenue en arrière concernant le contenu politique: après l'avoir viré des fils d'actualité des utilisateurs, elle va en mettre davantage.

Au micro de Joe Rogan, le patron de Meta a confié que des proches de Biden avaient crié sur ses employés à l'époque du Covid, les forçant à censurer certains contenus. Une manière de se venger de cette époque qu'il juge brutale?

3

Modération plus souple

Dans la même veine, Meta veut assouplir ce que les utilisateurs peuvent ou ne peuvent pas dire sur la plateforme. Au nom de la liberté d'expression, les applications du groupe adoptent donc une modération plus souple.

Cela comprend certains sujets de société sensibles, comme l'immigration, le genre ou la sexualité. On ne sait pas encore ce que «plus souple» signifie, ni si ces règles s'appliqueront aussi aux images, comme les fameux tétons bannis d'Instagram.

4

Fini la diversité chez Meta?

Connu aux Etats-Unis sous le nom de DEI, pour «diversité, équité et inclusion», Meta annule ce programme dans le cadre de ses réformes en forme de high-five à l'administration Trump. Comme son nom l'indique, ce programme devait assurer plus de diversité au sein de l'entreprise.

Comme les points précédents, il s'agit encore d'un retour en arrière de Zuckerberg, qui semble se lâcher et abandonner les desseins «progressistes» précédemment suivis par son groupe. Un article du «Monde» cite un mémo interne à Meta publié par le «New York Times» et le site Axios. «Le terme 'DEI' est devenu politiquement chargé de sens, notamment parce que certains y voient un traitement préférentiel de certains groupes au détriment d’autres», peut-on y lire.

5

Demander gentiment aux employés de démissionner

Les chiffres de Meta n'étaient pas au beau fixe en 2022. Le patron, dans une communication interne, a notamment proposé aux employés d'auto-juger leur travail et de prendre la décision de partir s'ils ne se sentaient pas performants.

«Réalistement, certaines personnes au sein de l'entreprise ne devraient pas être là», a asséné Mark Zuckerberg. Et d'ajouter: «Cette auto-sélection est ok pour moi.»

Le 14 janvier 2025, une nouvelle annonce du groupe Meta prévoit de réduire environ 5% de son effectif mondial, soit environ 3600 employés, pour «éliminer plus rapidement les performances insuffisantes», rapporte la BBC.

6

La grande panne

Des milliards de personnes ont été impactées par ce vaste couac, survenu le 4 octobre 2021. Ce jour-là, Facebook, WhatsApp, Instagram et d'autres services de Meta sont tombés en panne.

L'arrêt total des services a duré six heures. Pour une perte totale de six milliards de dollars, soit un milliard par heure d'interruption. L'action Facebook a même chuté de 4,9%.

7

L'assaut sur le Capitole

Le monde se souvient de ces images folles, lorsque des partisans de Donald Trump contestant la victoire de Joe Biden ont fait irruption au Capitole, le 6 janvier 2021. L’attaque a fait cinq morts, dont un policier.

Facebook est accusé d'avoir servi de plateforme à la planification de l'insurrection violente. Face à l'ampleur de la controverse, Mark Zuckerberg est sommé de comparaître devant le Congrès américain pour s'expliquer sur le rôle du réseau social dans les événements. Initialement réticent à agir contre Donald Trump, l'informaticien finit par céder à la pression et décide de bannir l'ex-président de Facebook.

8

Quand Zuckerberg a oublié ses notes en salle d'audience

En 2018, Facebook a été éclaboussé par le scandale Cambridge Analytica, accusée d'avoir utilisé illégalement les données des utilisateurs pour influencer les électeurs lors de la campagne présidentielle de 2016.

Mark Zuckerberg a témoigné devant le Congrès, où il a fait face à des critiques acerbes. Et le patron de Meta a oublié ses notes pendant une pause…

Ces documents, rapidement photographiés et partagés en ligne, ont révélé des détails sensibles, notamment que Zuckerberg s’attendait à ce que des législateurs demandent sa démission.

9

Porto Rico détruit, mais utilisé par Meta

Le timing a été très mauvais sur ce coup-là. En 2017, alors que Porto Rico vient d'être ravagé par l'ouragan Maria en septembre, Mark Zuckerberg présente la technologie Oculus Rift et la plateforme de réalité virtuelle Facebook Spaces. La balade proposée? Porto Rico sous le soleil, accompagné d'un avatar tout sourire.

De nombreux observateurs ont jugé la présentation insensible. Beaucoup ont critiqué cette mise en scène, estimant qu'elle banalisait les souffrances des victimes et transformait une tragédie humaine en un simple outil promotionnel pour la technologie de Meta.

10

Quand il a créé Facemash pour classer ses camarades sexy

Facemash, un précurseur de Facebook dans les projets de Mark Zuckerberg, était un site controversé et illégal, bricolé alors qu'il étudiait à l'Université d'Harvard. Il permettait aux étudiants de comparer des photos de leurs camarades féminines et de les classer selon leur attrait physique.

Le concept reposait sur une question simple: «Qui est le plus sexy? Cliquez pour choisir.» Cependant, le site a rapidement fait scandale, car les photos utilisées avaient été obtenues sans autorisation, en étant extraites illégalement des annuaires d’universités américaines.

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