Des entreprises «castrées»
Mark Zuckerberg veut injecter plus «d'énergie masculine»

Le patron de Meta crée la polémique en estimant que le monde professionnel manque «d'énergie masculine». Depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, le milliardaire a multiplié les mesures contre la diversité et l'inclusion.
Publié: 13.01.2025 à 19:59 heures
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Dernière mise à jour: 10:13 heures
Mark Zukerberg, patron de Meta, prend un virage de plus en plus conservateur.
Photo: AFP
Olalla Pineiro Trigo

«Avoir une culture qui valorise un peu plus l’agressivité a ses mérites», vantait ce 10 janvier Mark Zuckerberg dans le podcast du sulfureux comédien Joe Rogan, critiqué pour accueillir des personnalités controversées et tenir des propos problématiques. Le boss de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) prend le contre-pied de la tendance progressiste actuelle, en déplorant que «la culture d’entreprise essaie de s’éloigner» de cette «énergie masculine». Mais il ne s'arrête pas là: il va jusqu'à dénoncer le fait que le monde du travail a été «culturellement castré», à cause de programmes favorisant la diversité et l’inclusion.

Si le milliardaire admet que les femmes et minorités peuvent souffrir de sexisme, il estime que tout n'est pas à jeter dans la masculinité. Un grand merci aux arts martiaux qui lui auraient ouvert les yeux sur les «bienfaits» de l'agressivité, et de la virilité. 

Un virage à droite

Les propos polémiques de Mark Zuckerberg ne sont pas neufs sous le soleil, mais s'inscrivent dans une longue offensive contre les démocrates et – plus généralement – le progrès. Le fondateur de Facebook a récemment créé des vagues, en annonçant vouloir abolir les programmes de «diversité, équité et inclusion» de Meta. Privilégier les entreprises tenues par des minorités? De l'histoire ancienne, a priori

Pour couronner le tout, celui qui dénonce régulièrement «la censure» sur les réseaux sociaux va enterrer son programme de fact-checking (vérification des faits) aux Etats-Unis, et restreindre sa politique de modération sur les réseaux. Une démarche qui risque de donner du souffle aux discours discriminatoires et recueillir les faveurs d'Elon Musk et de Donald Trump. 

Mark Zuckerberg, nouvelle figure des masculinistes et du mouvement anti-woke? Dans tous les cas, celui qui aime volontiers rappeler qu'il a été entouré de femmes «toute sa vie», ne compte qu'un tiers de femmes parmi ses effectifs, comme le souligne le «Washington Post»

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