«Est-ce qu'il savait ce qu'il faisait?»
Biden et la machine à signer: la nouvelle ligne d'attaque de Trump

Le président américain conteste la validité des grâces accordées par son prédécesseur, affirmant qu'elles ont été signées par un stylo automatique. Cette attaque s'inscrit dans une stratégie visant à discréditer son prédécesseur et à remettre en question ses décisions.
Publié: 17.03.2025 à 21:12 heures
|
Dernière mise à jour: 17.03.2025 à 21:13 heures
1/2
Donald Trump souhaite invalider les grâces présidentielles accordées par Joe Biden avant son départ de la Maison Blanche.
Photo: AFP
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Appareil méconnu du grand public, le stylo automatique ou machine à signer est devenu le dernier angle d'attaque de Donald Trump pour tenter de discréditer son prédécesseur Joe Biden et réduire à néant ses décisions.

Le président américain considère désormais que les grâces préventives accordées par Joe Biden à certains ennemis des républicains avant son départ de la Maison Blanche le 20 janvier sont invalides car elles ont été signées selon lui par une machine. Il s'agit d'un automate équipé d'un stylo qui permet de reproduire la signature d'un individu, préalablement enregistrée. Cet appareil est utilisé par le gouvernement américain mais aussi par des entreprises pour signer des documents en grand nombre.

Alimenter l'idée qu'un «Etat de l'ombre»

En adoptant cet angle d'attaque, Donald Trump reprend un argumentaire de la Heritage Foundation, un cercle de réflexion conservateur dont le «Project 2025» est l'une des principales feuilles de route utilisées par son gouvernement et qui est honni par la gauche pour ses propositions jugées extrêmes. L'offensive sur le stylo automatique permet aussi à Donald Trump d'alimenter l'idée qu'un «Etat de l'ombre» au sein du gouvernement qui aurait pris les rênes du pouvoir à la place de Joe Biden, lequel aurait été privé de ses facultés mentales du fait de son âge.

«Est-ce qu'il savait ce qu'il faisait? Est-ce qu'il l'a autorisé? Ou est-ce que c'était quelqu'un dans un bureau, peut-être un gauchiste cinglé (...)?», demande le milliardaire républicain de 78 ans dans une vidéo publiée lundi sur sa plateforme Truth Social. On ignore si l'ancien président, âgé aujourd'hui de 82 ans, a effectivement utilisé le stylo automatique pour signer les grâces en question. Quant à la légalité de la procédure, le ministère américain de la Justice a tranché dès 2005. Il avait estimé qu'un président n'avait pas besoin de parapher une loi à la main et pouvait demander «à un subordonné d'y apposer la signature du président, par exemple avec un stylo automatique».

Obama en précurseur

Selon des experts, des grâces présidentielles ont déjà été signées par une machine et une signature manuscrite n'est pas une exigence légale. En 2011, le «New York Times» rapportait que Barack Obama était devenu le premier président américain à signer une loi avec un stylo automatique alors qu'il se trouvait en Europe. Auparavant, les documents étaient parfois acheminés par avion jusqu'au président. Donald Trump assure lui qu'utiliser une machine à signer n'est «pas respectueux de la fonction présidentielle».

Sa décision de décréter «nulles, non avenues et sans effet» les grâces prononcées par Joe Biden, illustre sa volonté de gouverner en repoussant au maximum les limites constitutionnelles encadrant le pouvoir présidentiel. Le président démocrate avait notamment accordé sa protection à des personnes dans le viseur de Donald Trump, comme l'ancien chef d'état-major, le général Mark Milley, ou l'ex-architecte de la stratégie de la Maison Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, et à son propre fils Hunter.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la