Des ballons lestés de déchets envoyés par la Corée du Nord ont touché mercredi le complexe présidentiel sud-coréen, ont indiqué à l'AFP des responsables de la sécurité. Des équipes d'intervention chimique ont été mobilisées.
C'est la première fois que le siège de la présidence sud-coréenne, situé dans le centre de Séoul et protégé par des dizaines de soldats et une zone d'exclusion aérienne, est directement touché par l'un des milliers de ballons d'ordures lancés par Pyongyang depuis le mois de mai dans le cadre d'une guerre de propagande entre les deux pays.
«Ne les touchez pas et signalez-les»
«L'équipe d'intervention en cas de guerre chimique, biologique et radiologique a récupéré les ballons-poubelles en toute sécurité», a déclaré le service de sécurité de la présidence.
«Après enquête, les résultats ont confirmé qu'il n'y avait pas de danger ou de contamination de l'objet», a-t-il ajouté. L'état-major interarmées sud-coréen avait averti d'un nouveau lancer de ballons nord-coréens et les autorités de Séoul avaient lancé une alerte mercredi matin. «Si vous trouvez des ballons tombés au sol, ne les touchez pas et signalez-les à l'unité militaire ou au poste de police le plus proche», avaient-elles prévenu.
10e lancer de ballons
C'est le dixième lancer de ballons effectué par la Corée du Nord vers le Sud cette année. Pyongyang les présente comme des représailles aux envois de ballons chargés de propagande anti-régime par des militants sud-coréens.
En réponse, la Corée du Sud a repris dimanche la diffusion de propagande «à grande échelle» par des haut-parleurs le long de la frontière, à l'intention du Nord. Séoul a également suspendu totalement un accord militaire visant à réduire les tensions et a repris les exercices de tir à balles réelles sur les îles frontalières et près de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne.
Les deux pays restent techniquement en guerre, car les combats de 1950 à 1953 s'étant terminés par un armistice et non par un traité de paix. La diffusion de propagande exaspère Pyongyang, qui a déjà menacé de lancer des attaques d'artillerie contre les haut-parleurs de Séoul.