La justice marocaine a condamné mardi 33 migrants africains à onze mois de prison ferme chacun pour «entrée illégale», après une tentative meurtrière d’entrée dans l’enclave espagnole de Melilla fin juin, a-t-on appris auprès de la défense.
«C’est un jugement très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits», a souligné l’avocat des condamnés, Khalid Ameza, faisant part de son intention de faire appel.
«Nous espérons que la cour d’appel rectifiera ce jugement sévère», a réagi l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de Nador, ville marocaine frontalière de l’enclave espagnole, où a eu lieu la tragédie.
23 morts
Le 24 juin dernier, au moins 2000 migrants avaient tenté d’entrer dans le pays. Dans une grande agitation et un traitement violent de la part des gardes-frontières, 23 personnes, principalement d’origine soudanaise, avaient perdu la vie. Le drame a suscité beaucoup d’émoi à l’international et de nombreuses manifestations ont eu lieu afin de dénoncer les politiques migratoires jugées violentes.
L’organisation des droits humains de l’ONU avait notamment usé de propos d’une sévérité rare. Trois enquêtes ont été ouvertes (deux en Espagne, une au Maroc) afin d’éclaircir les causes des décès et faire lumière sur des scènes de matraquage. Plusieurs ONG affirment que le bilan est plus lourd. Elles évoquent «au moins 37 migrants» tués.
(Blick/ATS)