Elle s'adresse à l'OMS, lui au WEF
La Première dame ukrainienne Olena Zelenska a parlé à l'OMS

Pendant que son époux s'adressait au WEF par vidéo, la Première dame ukrainienne, Olena Zelenska, a dénoncé lundi à l'Organisation mondiale de la santé les «horreurs» inimaginables causées par les forces russes en Ukraine. Moscou a déploré une «politisation» de l'OMS.
Publié: 23.05.2022 à 20:23 heures
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Dernière mise à jour: 23.05.2022 à 20:40 heures
Pendant que Volodymyr Zelensky s'exprimait par vidéo lundi au WEF de Davos, son épouse, Olena Zelenska, s'adressait à l'OMS à Genève, elle aussi via vidéo (photo d'archives).
Photo: DUKAS

Olena Zelenska s'est exprimée au moment où le président ukrainien réclamait des sanctions «maximales» contre la Russie, dans un discours en visioconférence pendant la réunion du Forum économique mondial à Davos. Volodymyr Zelensky a estimé qu'il «ne devrait y avoir aucun commerce avec la Russie», en particulier aucun achat de son pétrole.

La guerre livrée par Moscou «a montré des horreurs que nous n'aurions pas pu imaginer», a déclaré de son côté Olena Zelenska devant l'Assemblée mondiale de la santé, qui réunit l'ensemble des États membres de l'OMS.

«L'OMS s'est engagée à protéger les droits de l'homme les plus essentiels à la vie et à la santé», mais, «aujourd'hui», ceux-ci «sont violés en Ukraine», a-t-elle dit, elle aussi en visioconférence.

Actuellement, a souligné Mme Zelenska, «aucun Ukrainien, qu'il soit adulte ou enfant, ne peut être sûr qu'il se réveillera demain» et qu'un missile n'atteindra pas sa maison. «Les médecins ne peuvent pas être sûrs que leurs ambulances ne seront pas bombardées», a-t-elle dit.

Des gens vivent dans les galeries du métro depuis trois mois

Elle a également évoqué les conséquences à long terme de la guerre, en particulier sur le plan de la santé mentale, un défi que son pays entend relever avec le soutien de l'OMS. «Je pourrais citer de nombreux exemples terribles, mais je vais en citer un qui montre l'ampleur du phénomène», a poursuivi la première dame ukrainienne.

«Des gens se sont cachés dans le métro de Kharkiv pendant les trois mois de la guerre, (...) ils y vivent avec leurs enfants et leurs animaux domestiques. Parce que pendant tous ces mois, Kharkiv a été bombardée. Et maintenant que le métro doit être remis en service pour la première fois depuis la guerre, il s'avère qu'il y a des centaines de personnes qui ne sont jamais remontées à la surface après tout ce temps» et qui doivent se forcer à le faire, a-t-elle raconté.

Olena Zelenska a appelé la communauté internationale à soutenir l'Ukraine face à ce défi.

Riposte russe à Genève

S'exprimant à son tour devant l'Assemblée mondiale de la santé, la vice-ministre russe de la Santé, Alexandra Dronova, a quant à elle dénoncé les «tentatives de politisation du travail de l'organisation, ainsi que des déviations de son principe d''impartialité' dans son travail».

«À cet égard, nous demandons au directeur général d'empêcher l'OMS de devenir une plateforme politique», a-t-elle ajouté.

La haute responsable russe a aussi souligné que Moscou considérait «l'OMS comme un partenaire fiable» pour ce qui est de garantir aux populations touchées par les conflits «un accès égal et complet» aux services de santé. «Dans les conditions actuelles, le principe de 'ne laisser personne derrière' est plus pertinent que jamais», a-t-elle relevé.

La coopération sanitaire, un domaine à part

La guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine va continuer d'occuper les délégués présents à l'Assemblée mondiale de la santé cette semaine.

Ils doivent se prononcer mardi sur une résolution dont l'Ukraine a pris l'initiative, qui est soutenue par ses alliés. Kiev dénonce les attaques perpétrées par Moscou contre le système de santé mais aussi les gravissimes conséquences de l'invasion sur l'alimentation dans de nombreux pays, qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.

Si le texte condamne fermement la Russie, il ne prévoit «en aucun cas (ndlr: son) expulsion», faisait toutefois valoir un diplomate occidental. Nombre de pays estiment que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.

(ATS)

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