Elle avait un demi-million de followers
Une tiktokeuse irakienne a été abattue pour avoir posté des vidéos de danse

Une tiktokeuse irakienne a été abattue de sang-froid devant sa maison, dans sa voiture et sous les yeux d'une de ses amies. Les autorités irakiennes ont promis de «former une équipe pour enquêter sur les circonstances du meurtre».
Publié: 28.04.2024 à 14:59 heures
Umm Fahad, dont le vrai nom est Ghufran Mahdi Sawadi, a été abattue devant sa maison.
Photo: Sceenshot

Ghufran Mahdi Sawadi totalise un demi-million de followers sur Tiktok et, d'un point de vue occidental, partageait de vidéos «bon enfant» rythmées de danses et de musique traditionnelle. La jeune femme, qui se présentait sous le nom d'Umm Fahad, portait souvent des vêtements moulants.

Elle est désormais morte, vraisemblablement abattue de sang-froid devant sa maison à Bagdad. Sur une vidéo de surveillance, on voit en effet un homme se présentant comme livreur de nourriture s'arrêter à moto à proximité de sa voiture. Les images montrent ensuite qu'il court vers la voiture, ouvre la porte et tire sans hésiter sur la femme. Une amie qui se trouvait avec elle dans la voiture a été blessée.

Elle a passé six mois en prison

Selon CNN, les autorités irakiennes ont promis de «former une équipe pour enquêter sur les circonstances du meurtre» de la tiktokeuse, qui avait déjà écopé d'une peine de prison de six mois l'an passé. Motif: «Vidéos au langage indécent qui sapent la pudeur et la moralité publique.»

Ghufran Sawadi n'est pas la seule tiktokeuse irakienne à avoir subi les foudres des autorités. D'autres avant elle ont été contraintes de s'excuser publiquement pour leurs vidéos et de les supprimer.

Les autorités ont également lancé une campagne afin de débarrasser les réseaux sociaux des contenus qu'elles jugent «indécents», espérant par cette mesure que la population signale sur les contenus «incompatibles avec la moralité publique».

Plusieurs influenceuses abattues

Plus récemment, Ghufran Sawadi avait de nouveau fait la une des journaux lorsqu'une blogueuse locale l'a accusée d'avoir eu des relations sexuelles avec de hauts fonctionnaires du gouvernement irakien, en promettant de révéler les preuves.

L'affaire avait pris de l'importance dans les médias et avait conduit à plusieurs licenciements au sein des ministères de l'Intérieur et de la Défense.

Ce type d'exécution sommaire n'est en tout cas pas nouveau en Irak. En 2018, des inconnus ont assassiné Tara Fares, âgée de 22 ans. Et en septembre 2023, la tiktokeuse Noor Alsaffar a été victime d'un attentat pour avoir posté des vidéos de danse, ou sur la mode, les cheveux et le maquillage.

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