La semaine dernière, une vidéo effrayante de décapitation circulait en ligne. On y voyait un prisonnier de guerre ukrainien décapité par un soldat russe. L’organisation de défense des droits de l’homme Gulagu.net publie désormais des entretiens vidéo enregistrés dans lesquels deux ex-commandants de Wagner racontent les nombreuses autres atrocités qu’ils auraient commises en Ukraine. Leurs descriptions sont à peine supportables.
L’ancien commandant Azamat U.* parle ainsi de la manière dont il a assassiné des enfants à Bakhmout – dont une «petite fille de cinq ou six ans». «Elle pleure, c’est une petite enfant, tu sais. Et j’ai tiré un coup de feu mortel», avoue Azamat U. dans la vidéo.
«Ne laissez personne s’échapper»
Lui et ses hommes auraient reçu l’ordre «d’éliminer tout le monde – hommes, femmes, personnes âgées et enfants». Ils auraient reçu ces instructions de leurs supérieurs. Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, aurait lui-même dit: «Ne laissez personne s’échapper.»
Comme le rapporte encore Azamat U., lui et ses camarades auraient suivi les ordres et tué de nombreux civils, dont des enfants. Sur le front également, on aurait demandé aux soldats d’éliminer tout le monde sans pitié.
Des camarades issus de leurs propres rangs auraient même été victimes de ce procédé sans scrupule. L’ex-commandant Alexey S.* avoue ainsi dans la vidéo avoir exécuté jusqu’à 70 recrues capturées qui refusaient d’obéir aux ordres sur le champ de bataille.
Tous les habitants d’un immeuble
En janvier de cette année, Alexey S. aurait en outre jeté, sur ordre, plus de deux douzaines de grenades dans une fosse remplie d’Ukrainiens et de Russes morts et blessés à Bakhmout. Il aurait ensuite arrosé d’essence les restes des quelque 60 cadavres et les aurait brûlés.
Ce dernier aurait aussi été contraint d’ôter la vie à des mineurs. Selon lui, il a dû tuer dix jeunes et plus de 20 Ukrainiens non armés, sur ordre de ses supérieurs. Il aurait en outre été chargé de «nettoyer» un immeuble d’habitation et d’abattre toutes les personnes qui s’y trouvaient.
La réaction de l’Ukraine aux vidéos publiées ne s’est pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, Andryi Yermak, chef d’état-major du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a écrit: «Les aveux ne suffisent pas. Il doit y avoir une sanction. Dure et juste. Et elle le sera définitivement.»
Sur Telegram, le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, rejette les accusations. Par l’intermédiaire de ses porte-parole sur Telegram, il a expliqué que ses soldats n’exécutaient pas de civils, car cela était inutile et contre-productif. «Après tout, nous sommes allés là-bas (en Ukraine) pour les sauver du régime auquel ils étaient soumis», affirme celui-ci.
*Noms connus de la rédaction
