Les essais cliniques de phase III, menés sur 8000 adultes entre 18 et 64 ans, «n'ont atteint qu'un seul des deux objectifs d'immunité» visés par Pfizer et BioNTech, ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué de presse. Le candidat vaccin n'a pas prouvé son efficacité contre la grippe de type B, l'un de ses objectifs principaux. Il a en revanche «obtenu des résultats plus élevés vis-à-vis de la grippe de type A, ainsi qu'une réponse contre le Covid-19 comparable» aux autres vaccins, ont détaillé les laboratoires.
Après cet échec, BioNTech et Pfizer comptent «évaluer les ajustements à apporter au vaccin afin d'améliorer les réponses immunitaires contre la grippe B» et «discuteront des prochaines étapes avec les autorités sanitaires», comme le précise le communiqué.
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Un résultat décevant, les deux entreprises ayant enregistré l'année dernière des résultats concluants lors de la deuxième phase de test de leurs essais cliniques. Pour couronner le tout, l'un de leurs concurrents, l'américain Moderna, a indiqué en juin avoir obtenu de bons résultats pour son propre vaccin combiné contre la grippe et le Covid-19.
L'espoir de l'ARN messager
Pour rappel, BioNTech et Pfizer avaient été en mesure de créer rapidement et avec succès le premier vaccin Covid-19 approuvé au monde en 2020, lequel a généré des milliards d'euros de revenus pour les deux entreprises. Le laboratoire de biotechnologie allemand, créé en 2008, avait été le premier à voir son vaccin appliquant la technologie de l'ARN messager approuvé dans un grand nombre de pays dès la fin 2020, soit quelques mois seulement après l'éclatement de la pandémie.
Les scientifiques pensent que l'ARNm, qui provoque une réponse immunitaire en introduisant dans les cellules humaines des molécules génétiques contenant le code des éléments clés d'un agent pathogène, pourraient changer la donne dans la lutte contre de nombreuses maladies.
Testé sur plusieurs milliers de personnes, ce nouveau vaccin a toutefois «déclenché une réponse immunitaire plus élevée» que des vaccins séparés déjà approuvés contre ces deux maladies, selon le groupe. Pouvoir administrer un seul et même vaccin contre la grippe et le Covid-19 à la fois permettrait en outre d'augmenter les taux de vaccination dans les populations à risque.