Désinformation et Covid
Facebook s'attaque à un réseau de trolls anti-vaccins

Facebook a démantelé de nouveaux réseaux malveillants qui utilisaient les débats sur les vaccins anti-Covid-19 pour harceler des professionnels ou semer la division dans certains pays. Leurs campagnes d'intimidation avaient notamment visé la France et l'Italie.
Publié: 02.12.2021 à 06:33 heures
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Dernière mise à jour: 02.12.2021 à 06:34 heures
Selon Facebook, il est difficile d'évaluer la portée et l'impact de la campagne de désinformation de V_V, qui a eu lieu sur différentes plateformes (archives).
Photo: Matt Rourke

«Ils insultaient des médecins, des journalistes et des élus, les qualifiant de partisans des nazis parce qu'ils faisaient la promotion des vaccins contre le Covid-19, assurant que la vaccination obligatoire conduirait à une dictature du sanitaire», a expliqué Mike Dvilyanski, directeur des enquêtes sur les menaces émergentes mercredi.

Il faisait référence à un réseau lié à un mouvement anti-vaccination baptisé «V_V», que Meta, la maison-mère de Facebook, accuse d'avoir mené une campagne d'intimidation et de harcèlement de masse en Italie et en France, contre des personnalités de la santé, des médias et de la politique.

Les auteurs de cette opération se coordonnaient notamment via la messagerie Telegram, où les volontaires avaient accès à des listes de personnes à cibler et à des «formations» pour échapper à la détection automatique par Facebook.

Guerre psychologique

Leur tactique consistait notamment à laisser des commentaires sous les messages des victimes plutôt que de poster des contenus et à utiliser des orthographes légèrement modifiées comme «vaxcinati» au lieu de «vaccinati», pour dire «les personnes vaccinées» en italien.

Le géant californien des réseaux sociaux a indiqué qu'il était difficile d'évaluer la portée et l'impact de cette campagne, qui a eu lieu sur différentes plateformes.

Il s'agit d'une «guerre psychologique» contre les personnes favorables aux vaccins, selon Graphika, une société spécialisée dans l'analyse des réseaux sociaux, qui a publié mercredi un rapport sur le mouvement «V_V», dont le nom viendrait du verbe italien «vivere» ("vivre").

«Nous avons observé ce qui semble être un mouvement populiste tentaculaire qui combine des théories conspirationnistes avec des récits anti-autoritaires et un torrent de désinformation sanitaire», détaillent les experts.

Ils estiment que «V_V» rassemble quelque 20'000 partisans, dont certains ont pris part à des actes de vandalisme contre des hôpitaux et à des opérations pour gêner les vaccinations, en prenant des rendez-vous médicaux sans les honorer, par exemple.

(ATS)

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