Depuis 20 ans, l’hôtel Algarrobico, situé sur la côte au sud de l’Espagne, ne cesse de faire la une des journaux de toute l’Europe. Et ce, bien qu’aucun client ne se soit jamais enregistré et n’ait profité de la magnifique vue sur la mer. Pour certains, l’hôtel représente une opportunité économique manquée. Pour d’autres, c’est un symbole de l’engagement de longue date des défenseurs de l’environnement.
La raison des dissensions? L’immense construction a été érigée dans une réserve naturelle. Il y a 20 ans, cela se faisait encore en Espagne. Les intérêts économiques l’emportaient sur les préoccupations écologiques. Si les travaux avaient été interrompus en 2006, plusieurs municipalités de la région s’étaient opposées à la démolition de la structure. Pendant près de deux décennies, l’hôtel – 21 étages et 411 chambres – est resté à l’abandon. Mais cela pourrait bientôt changer. La dernière heure de la ruine semble avoir sonné.
70 millions d’euros de dédommagement
Les écologistes et les partis de gauche s’engagent avec véhémence pour la démolition de cette colossale structure de béton. Par ailleurs, ils exigent la renaturation de la parcelle en bord de mer. La Cour suprême a ordonné la démolition. Mais qui financera le chantier? Cela reste encore un mystère.
D’un point de vue juridique, le combat n’est pas terminé. Le groupe immobilier à l’origine du projet exige de la commune et de la région d’Andalousie un dédommagement de 70 millions d’euros pour son mauvais investissement et pour le préjudice d’image subi, rapporte la «NZZ».
(Adaptation par Jessica Chautems)