«Après un examen de six semaines, nous supprimons officiellement 83% des programmes de l'USAID», a écrit sur X le chef de la diplomatie américaine, évoquant des «dizaines de milliards de dollars» dépensés inutilement, sans chiffrage plus précis. «En accord avec le Congrès, nous souhaitons que les 18% de programmes conservés (environ 1000) soient désormais gérés plus efficacement par le département d'Etat», a-t-il ajouté.
Le département d'Etat, dont dépend l'USAID, avait annoncé le 26 février viser la suppression de 92% des financements de programmes de l'agence, pour une économie de 54 milliards de dollars.
Le président Donald Trump a signé un décret, dès son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, ordonnant un gel de l'aide étrangère américaine pour 90 jours, le temps d'un réexamen complet afin d'évaluer sa conformité avec la politique qu'il entend mener, notamment contre les programmes favorisant l'avortement, le planning familial ou encore prônant la diversité et l'inclusion.
L'Unicef et l'OMS médusés
Cette décision a suscité choc et émoi dans les milieux humanitaires et au sein de l'USAID, une agence indépendante créée en 1961 et qui gérait, jusqu'à présent, un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, soit 42% de l'aide humanitaire déboursée mondialement.
Plusieurs organisations à travers le monde affirment déjà subir les conséquences du gel de l'aide humanitaire américaine, que ce soit pour la lutte contre le sida en Afrique du Sud ou au Kenya, ou les soupes populaires au Soudan, pays ravagé par la guerre. «Sans une action urgente, sans financement, plus d'enfants vont souffrir de malnutrition. Moins auront accès à l'éducation, et les maladies évitables feront plus de victimes», a alerté l'agence de l'ONU pour les enfants Unicef.
L'arrêt de l'aide américaine aux programmes de lutte contre la tuberculose met en danger des «millions de vie», a averti de son côté l'OMS, une autre agence onusienne, dont les Etats-Unis de Donald Trump ont annoncé qu'ils se retiraient.