L’armée de l’ombre de Vladimir Poutine, la troupe Wagner, est connue pour sa brutalité. Elle n’agit pas seulement contre ses ennemis, mais aussi dans ses propres rangs, sans scrupule et de sang-froid. Les conditions au sein de cette armée de mercenaires sont cruelles. Celui qui désobéit aux ordres le paie de sa vie.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses informations sur la mort de mercenaires Wagner tombés au combat sont régulièrement diffusées. Mais les pertes au sein de la troupe d’Evgueni Prigojine, le patron de Wagner, semblent être plus importantes que ce que l’on pensait jusqu’à présent.
En effet, des images satellites de l’entreprise américaine Maxar Technologies montrent l’évolution des cimetières dans lesquels les mercenaires sont enterrés: ceux-ci se sont rapidement agrandis au fil des mois. C’est ce que rapporte le magazine allemand «Der Spiegel».
Plus qu’un cinquième des mercenaires Wagner encore au combat?
Le cimetière de Bakinskaya – un village situé non loin de la ville russe de Sotchi dans le sud-ouest de la Russie – en est un parfait exemple. Alors qu’en novembre, une surface relativement grande était encore de la prairie, celle-ci est désormais complètement recouverte de tombes.
Les chiffres concernant les soldats tombés au front sont choquants: selon l’organisation de défense des droits humains «La Russie derrière les barreaux», sur les 50’000 mercenaires de Wagner engagés (estimation des services secrets britanniques), il n’en resterait qu’un cinquième. Tous les autres seraient morts, disparus ou auraient déserté le front.
Selon les reporters de l’agence de presse Reuters, le site est désormais entièrement clôturé et placé sous surveillance vidéo.
Cimetière plein après quelques semaines
Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, a pris position début janvier auprès de l’agence d’État russe RIA Novosti au sujet des tombes de Bakinskaya. Normalement, les mercenaires auraient dû être enterrés dans la chapelle de Goriatchi Klioutch, située à proximité.
Mais celle-ci étant déjà pleine, l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine a été obligée d’enterrer ses morts sur le terrain de Bakinskaya. Evgueni Prigojine n’imaginait certainement pas que le cimetière serait déjà plein à craquer quelques semaines plus tard.