Dérive autocratique?
Le Parlement israélien adopte une loi aussitôt contestée devant la Cour suprême

Le Parlement israélien a adopté une loi controversée renforçant l'influence politique dans la nomination des juges. L'opposition a immédiatement contesté cette décision devant la Cour suprême, voyant dans cette réforme une dérive autocratique du gouvernement Netanyahu.
Publié: 27.03.2025 à 08:58 heures
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Dernière mise à jour: 27.03.2025 à 09:02 heures
Les manifestations anti-Netanyahu se multiplient en Israël.
Photo: IMAGO/Eyal Warshavsky
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AFP Agence France-Presse

Le Parlement israélien a adopté jeudi matin une loi polémique renforçant l'influence du pouvoir politique dans la nomination des juges qui a été immédiatement contestée par l'opposition devant la Cour suprême. L'amendement modifiant la composition de la commission de nomination de juges a été adoptée par un vote de 67 voix pour et une contre, l'opposition ayant décidé de boycotter le vote. La Knesset compte 120 députés.

Ce vote témoigne de la volonté du gouvernement de Benjamin Netanyahu d'aller de l'avant avec son projet de réforme de la justice ayant provoqué l'un des mouvements de contestation populaire les plus importants de l'histoire d'Israël en 2023, avant d'être suspendu par l'exécutif peu après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre de cette année-là.

Recours devant la Cour suprême

Il survient alors que le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême après avoir annoncé le limogeage du Shin Bet, le chef de l'Agence de la sécurité intérieure, Ronen Bar, et engagé un procédure de destitution contre la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara. L'opposition et des milliers de manifestants descendant quotidiennement dans la rue à Tel-Aviv ou à Jérusalem sont vent debout contre ces décisions du gouvernement, et le projet de réforme de la justice, dans lesquels ils voient une dérive autocratique du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et les germes de l'avènement d'un pouvoir libéral.

Yaïr Lapid, chef du parti de centre droit Yesh Atid, a annoncé sur le réseau social X le dépôt d'un recours devant la Cour suprême contre la loi sur les juges au nom de plusieurs partis d'opposition, quelques minutes seulement après le vote du Parlement. Pour son promoteur, le ministre de la Justice, Yariv Levin, la loi doit apporter «un équilibre» entre le pouvoir législatif et judiciaire.

Les juges, incluant ceux de la Cour suprême, sont choisis actuellement par une commission de neuf membres composée de juges, de députés et d'avocats du barreau, sous la supervision du ministre de la Justice.

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