Décès du pape François
Deux Suisses vont élire le nouveau pape en conclave secret

Le monde pleure le décès du pape François. Son successeur sera élu par tous les cardinaux de moins de 80 ans, dont deux Suisses.
Publié: 10:47 heures
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Dernière mise à jour: il y a 33 minutes
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Le pape François a nommé le Valaisan Emil Paul Tscherrig cardinal.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS
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Raphael Rauch

Le pape est mort, le siège de Pierre est vacant. Son successeur sera élu en conclave. Tous les cardinaux de moins de 80 ans – reconnaissables à leur calotte rouge – ont le droit de vote. Parmi eux, deux Suisses.

Le cardinal Kurt Koch

Ancien évêque de Bâle, Kurt Koch, 74 ans, travaille au Vatican depuis 2010. Il y a dirigé les dossiers œcuméniques et mené des échanges avec le judaïsme, d’abord sous Benoît XVI, puis sous François. Ces deux dossiers sont devenus sensibles. Le dialogue avec l’Eglise orthodoxe russe, perçue comme le bras spirituel de Vladimir Poutine, en fait partie. Et depuis le 7 octobre 2023, les échanges entre le Vatican et le judaïsme se sont tendus, François multipliant les critiques contre la politique israélienne.

Le cardinal Emil Paul Tscherrig

Ce Valaisan a mené une carrière de diplomate du Saint-Siège. Emil Paul Tscherrig, 78 ans, a rencontré François en Argentine, alors que celui-ci était archevêque de Buenos Aires. Lorsqu’il a été élu pape en 2013, François l’a appelé pour lui dire que les évêques argentins ne devaient pas assister à la cérémonie d’investiture, mais donner l’argent des billets d’avion aux pauvres. François et Emil Paul Tscherrig sont restés proches. Plus tard, le pape lui a confié le poste de nonce en Italie, la fonction diplomatique la plus importante du Vatican.

Un conclave sous haute surveillance

A cela s'ajoutent de nombreux autres porteurs de la pourpre de moins de 80 ans, qui peuvent élire le pape. Comme François a nommé de nombreux cardinaux ces dernières années, tous ne se connaissent pas encore et ne devraient échanger que lors des réunions préparatoires, les congrégations générales. 

Des règles strictes s'appliquent au conclave proprement dit. Pendant le processus d'élection dans la chapelle Sixtine, les cardinaux sont isolés du monde extérieur. Tout contact avec l'extérieur est interdit, les téléphones portables sont interdits. Sont autorisés les assistants et les médecins qui, comme les cardinaux, doivent jurer le secret absolu. 

Une majorité des deux tiers requise

En théorie, tout catholique non marié peut être élu pape. En pratique, seuls les cardinaux ont une réelle chance. Pour accéder à la papauté, il faut obtenir les deux tiers des suffrages. Le vote se fait par bulletins secrets, brûlés après chaque scrutin – jusqu’à deux fois par jour. Tant qu’aucun pape n’est élu, la fumée est noire. À partir du 34e tour, seuls les deux cardinaux ayant obtenu le plus de voix restent en lice et n’ont plus le droit de voter. 

Officiellement, seul le Saint-Esprit guide le processus. Mais les enjeux sont aussi politiques: quel homme saura conduire l’Eglise vers l’avenir? L’Argentin Jorge Bergoglio, devenu François, a été le premier pape venu du Sud global. Il avait marqué les esprits par un discours dénonçant le «narcissisme théologique» et une Eglise où «on s’adore mutuellement». Il appelait à une Eglise ouverte, tournée vers les «marges existentielles».

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