Le ministre de la Santé par intérim, Jens Spahn, s’oppose à une vaccination obligatoire générale. «Elle ne résout pas le problème», a-t-il déclaré à la radio Deutschlandfunk. De son point de vue, il existe bien «une obligation morale, une obligation sociale de se faire vacciner». Mais en cas d’obligation légale, la question se pose de «la liberté du citoyen dans cet État se pose réellement», souligne-t-il.
En outre, les modalités d’une telle réglementation devraient être fixées. Avant d’imposer des contrôles, il faudrait savoir «combien de centaines d’euros coûterait l’amende?», car d’après la réponse à cette question, «ceux qui ont plus d’argent s’en sortiront mieux que ceux qui en ont moins», s’est insurgé Jens Spahn. «Ceux qui n’ont pas d’argent devraient-ils aller directement en prison?», demande-t-il à ses opposants.
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Le nouveau gouvernement doit prendre position
Le vice-président du groupe parlementaire de la CDU, Thorsten Frei, a appelé les partis à prendre position dans le débat sur la vaccination obligatoire. La discussion a pris énormément d’ampleur depuis quelques jours, a-t-il déclaré ce mardi dans l’émission «Frühstart» de RTL et ntv. «C’est pourquoi les futurs partenaires gouvernementaux devront également se prononcer sur ce sujet». Jusqu’à présent, il estime que les trois partis qui devraient composer la future coalition, soit le SPD, les Verts et le FDP, ont pris des positions très différentes.
Thorsten Frei ne pense pas non plus qu’une vaccination obligatoire générale soit appropriée pour lutter contre la pandémie. Elle ne contribuera pas à «briser la quatrième vague», a déclaré le politicien de la CDU. De plus, «une obligation de se faire vacciner serait une grave atteinte aux droits fondamentaux».
«Trop peu de gens sont vaccinés»
Le ministre-président du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, des Verts, a quant à lui rejeté les doutes concernant une vaccination obligatoire. Personne ne doit avoir «peur d’être traîné par la police pour se faire vacciner ou de finir en prison», a-t-il déclaré dans le «Morgenmagazin» de la chaîne ARD.
«Il ne s’agit évidemment pas de cela, mais trop peu de gens sont vaccinés, et nous ne pouvons tout simplement pas éviter, si nous voulons sortir de ce bourbier, que les gens doivent se faire vacciner», souligne le Vert.
«Les unités de soins intensifs sont en train de se remplir»
Winfried Kretschmann s’était déjà prononcé en faveur d’un vaccin obligatoire dans une tribune commune co-signée avec le chef du gouvernement bavarois Markus Söder, de la CSU (le parti frère de la CDU), dans la «Frankfurter Allgemeine Zeitung».
Une telle obligation est certes une atteinte aux droits de liberté des citoyens, a poursuivi Winfried Kretschmann dans le «Morgenmagazin», mais un taux de vaccination trop faible conduit aussi «à devoir intervenir lourdement dans les droits à la liberté» à cause des mesures contre le coronavirus, a argumenté le politicien des Verts. «Et pire encore, les soins intensifs sont pleins à craquer: cela met en danger la santé des gens. Notre système de santé est surchargé.» (AFP/Adaptation par Lauriane Pipoz)