Le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg va occuper temporairement la chancellerie durant les négociations entre les conservateurs et l'extrême droite pour former un gouvernement, a annoncé mercredi la présidence du pays. Sa désignation a «été confirmée» ce matin, a déclaré à l'AFP une porte-parole, après la démission surprise du chancelier conservateur sortant Karl Nehammer. Sa prise de fonctions officielle est prévue vendredi.
Des élections législatives ont eu lieu en Autriche le 29 septembre dernier et depuis, la coalition entre la droite et les écologistes ne fait qu'expédier les affaires courantes, en attendant la mise en place d'une nouvelle équipe.
Des négociations compliquées
Mais cette période de transition est prolongée par l'échec des discussions la semaine dernière entre les conservateurs menés par M. Nehammer, les sociaux-démocrates et les libéraux.
Arrivés derrière l'extrême droite, ils tentaient de lui faire barrage, mais n'ont pas su s'entendre alors que l'Autriche traverse une mauvaise passe économique. En conséquence, Karl Nehammer a démissionné.
Lundi, le président écologiste Alexander Van der Bellen a confié au dirigeant nationaliste du parti FPÖ Herbert Kickl le mandat pour composer une majorité avec les conservateurs (ÖVP). Ce dernier a d'ores et déjà lancé une invitation officielle au nouveau responsable de l'ÖVP, Christian Stocker, pour commencer des pourparlers.
Il garde son mandat de ministre
Durant son passage à la tête du gouvernement, Alexander Schallenberg, 55 ans, restera ministre des Affaires étrangères.
Il avait déjà été appelé à la chancellerie à l'automne 2021. Lui-même conservateur, il avait alors été choisi pour remplacer en catastrophe Sebastian Kurz, parti après des accusations de corruption. Ce mandat très éphémère avait été émaillé de controverses, avec la décision de rendre obligatoire la vaccination contre le Covid-19 et de confiner les non-vaccinés.
Un Européen convaincu
Ce fils de diplomate, né en Suisse et issu d'une famille aristocratique, a fait des études de droit à Vienne ainsi qu'à Paris puis a rejoint les rangs de la diplomatie autrichienne en 1997.
Après divers postes, notamment à Bruxelles, cet «Européen convaincu», selon les termes du président autrichien, était devenu ministre des Affaires étrangères en juin 2019.
Divorcé, il est père de quatre enfants et parle couramment le français.
