«Bitcoin, l'arnaque», «Non à la dictature», «La démocratie ne se négocie pas, elle se défend», «A bas l'autoritarisme», a-t-on pu lire sur les pancartes brandies par les protestataires, qui défilaient à l'appel de plusieurs partis politiques de gauche comme de droite et d'organisations en tout genre.
«Les gens commencent à être fatigués de ce gouvernement autoritaire, antidémocratique. Il nous mène droit vers le gouffre avec ces mauvaises idées qui nuisent à l'économie, comme ce bitcoin», a déclaré à l'AFP Ricardo Navarro, chef de l'organisation écologiste Cesta, un des organisateurs de la manifestation.
Première mondiale
Le Salvador est devenu le 7 septembre le premier pays à donner cours légal au bitcoin, au même titre que le dollar américain devenu la monnaie officielle du pays il y a deux décennies.
Le gouvernement a justifié cette mesure par la possibilité de réduire les frais de transfert sur les sommes envoyées au pays par les trois millions de Salvadoriens vivant à l'étranger, dont 2,5 millions aux Etats-Unis, et qui représentent 22% du produit intérieur brut du pays.
Penchants autoritaires
Mais le Fonds monétaire international, la Banque Mondiale et la Banque Interaméricaine de Développement ont exprimé leur scepticisme et mis en garde le Salvador sur les risques de l'opération.
Nayib Bukele, 40 ans, au pouvoir depuis 2019, bénéficie d'une très forte popularité après avoir bousculé les partis traditionnels qui dominaient la politique salvadorienne depuis 30 ans. Mais ses penchants autoritaires lui valent des critiques véhémentes de ses opposants et de la communauté internationale.
(ATS)