Créateur de la cérémonie d'ouverture des JO
Ouverture du procès du cyberharcèlement subit par Thomas Jolly

Le procès de sept personnes accusées de cyberharcèlement envers Thomas Jolly, créateur de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, s'est ouvert à Paris. Les prévenus font face à des accusations de menaces de mort et d'injures à caractère homophobe et antisémite.
Publié: 05.03.2025 à 16:25 heures
|
Dernière mise à jour: 05.03.2025 à 16:26 heures
Thomas Jolly était absent à l'ouverture du procès.
Photo: AFP
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Le procès en France de sept personnes accusées d'avoir harcelé en ligne le créateur de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris s'est ouvert mercredi à Paris, un tableau perçu par certains comme une parodie de la Cène ayant notamment fait polémique dans les milieux conservateurs et d'extrême droite.

Devant une salle d'audience pleine et en l'absence du metteur en scène Thomas Jolly, cinq prévenus se sont présentés tour à tour à la barre, les deux autres étant retenus ou malades, a précisé le tribunal. Âgés de 22 à 79 ans, les mis en cause, six hommes et une femme, sont poursuivies pour «menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l'orientation sexuelle ou de l'appartenance vraie ou supposée à une religion».

«Sac à foutre, Dieu ne t'oubliera pas!»

La présidente du tribunal a commencé par citer certains des messages envoyés: «Thomas Jolly est une tantouse, ça explique bien des choses!», «corde + cou = réparation de ton acte immonde», «ce juif dégénéré qui attaque des milliards de chrétiens dans le monde». «Ce n'est qu'un échantillon des nombreux messages qui lui ont été envoyés pendant l'été 2024», poursuit-elle avant d'appeler à la barre le plus jeune des prévenus, Antoine C., 22 ans.

Penaud, celui-ci écoute la présidente rappeler les propos qu'il a adressés à Thomas Jolly: «Sac à foutre, Dieu ne t'oubliera pas!». «Je regrette», explique le jeune homme, assurant avoir adoré la cérémonie d'ouverture dans son ensemble. Il ajoute avoir été choqué par la prestation du chanteur Philippe Katherine, peint en bleu et dont l'appareil génital était caché par une couronne de fruits tout comme par l'apparition peu de temps après «d'hommes et de femmes nus ou presque nus à proximité d'enfants de huit à dix ans».

Créativité de la cérémonie d'ouverture largement saluée

Thomas Jolly, 43 ans, directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avait déposé plainte le 31 juillet, quelques jours après le début des Jeux, affirmant «être la cible, sur les réseaux sociaux, de menaces et d'injures à caractère homophobe ou antisémite».

Alors que la créativité de la cérémonie d'ouverture a été saluée par de nombreux spectateurs, le tableau intitulé «Festivité» a alimenté l'été dernier une polémique dans des milieux conservateurs et d'extrême droite. Le tableau, représentant un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres, a été interprété par certains comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.

Thomas Jolly avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une «grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe». Les messages haineux à son encontre n'avaient pas cessé et s'étaient même multipliés.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la