Vladimir Poutine tient le robinet du gaz russe au détriment de l’Europe. Les pays de l’Union n’ont plus d’autre solution que de se serrer la ceinture et faire des économies d’énergie.
Début juin déjà, le ministre allemand de l’Economie Robert Habeck a pris les devants et lancé une vaste campagne pour économiser l’énergie. Diverses associations y participent. «Celui qui économise l’énergie aide l’Allemagne à devenir moins dépendante des importations russes et fait quelque chose pour le climat», avait expliqué Robert Habeck.
Un grand potentiel d’économie
Le potentiel d’économie est énorme: réfrigérateurs, pommeaux de douche, climatiseurs… Rares sont les appareils sur lequel les consommateurs ne peuvent pas économiser de l’énergie. Et le gouvernement allemand l’a fait savoir à ses citoyens: il couvre le pays d’annonces, de manifestations, de programmes de soutien et d’offres de conseil en énergie. Une ligne téléphonique dédiée a même été mise en place.
Robert Habeck prévoit désormais de transformer certains de ces conseils en obligations. Ainsi, le ministre de l’Economie veut rendre l’entretien du chauffage obligatoire, éteindre la lumière dans les couloirs, étendre le télétravail et remplir les réservoirs de gaz à 75%.
Les pays européens qui dépendent moins du gaz russe sont également été appelés par Bruxelles à faire des économies. Le plan d’urgence pour le gaz de la Commission européenne prévoit une réduction volontaire de 15% de la consommation de gaz de l’ensemble de l’Europe d’ici le printemps prochain. Le continent doit être préparé à un arrêt total des livraisons de gaz russe, explique la présidente de la Commission Ursula von der Leyen pour justifier cet appel à se serrer la ceinture. Tous les pays membres ne sont toutefois pas d’accord. Ainsi, les Portugais, qui produisent beaucoup d’électricité grâce au gaz, trouvent cette consigne «insoutenable».
«Il est temps d’être solidaire»
Ce n’est pas le cas du gouvernement espagnol qui a décidé en début de semaine de mettre en place des mesures d’économie rigides: les bâtiments publics, les bureaux, les cinémas, les gares et les aéroports ne peuvent pas refroidir leurs locaux à plus de 27 degrés en été et les chauffer à 19 degrés maximum en hiver. Et dans les bureaux et les vitrines inutilisés, les lumières s’éteindront désormais à partir de 22h. «Il est temps d’être solidaire», a claironné Teresa Ribera, ministre espagnole de la Transition écologique.
La Suisse ne peut que saluer les efforts d’économie de l’Union européenne. Ils réduisent le risque que les pays membres, qui dépendent des importations d’énergie, aient eux-mêmes froid cet hiver.