Le scandale des photos prises lors du WEF 2020 préoccupe toujours Vanessa Nakate. «On m'en parle tout le temps», confie la militante climatique à Blick.
Rembobinons: à l'époque, Vanessa Nakate, originaire d'Ouganda, avait participé à une table ronde en marge du WEF avec ses célèbres camarades Greta Thunberg et Luisa Neubauer, entre autres. Mais l'agence AP avait tout simplement coupé la jeune femme d'une photo de groupe, puis vendu la photo retouchée aux médias dans le monde entier: elle ne représentait plus alors que les quatre activistes blanches...
La militante avait relayé l'incident – qui apparaît dans ce contexte comme clairement raciste – sur Twitter: «Vous n'avez pas seulement effacé une photo. Vous avez supprimé un continent.» L'agence s'est ensuite excusée. «Chaque activiste a une histoire à raconter et peut faire partie de la solution», avait encore commenté la jeune femme.
Deux ans et demi plus tard, Vanessa Nakate est de retour en Suisse. Alors que Greta Thunberg et Luisa Neubauer brillent par leur absence, l'activiste africaine participe à plusieurs tables rondes lors du WEF 2022.
Ceux qui souffrent déjà
Vanessa Nakate a critiqué le Forum économique mondial pour son manque de représentation des jeunes. Et pour ce qu'elle considère comme un programme déséquilibré. «Tout cela est tellement frustrant, grimace-t-elle. Les discussions ne portent que sur la manière d'augmenter les bénéfices, et non pas sur la protection de l'environnement. Personne ne parle des intérêts du Sud. Il ne s'agit toujours que d'assurer la prospérité du Nord riche.»
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Cette années, son message résonnera peut-être plus fort que les années précédentes. Jeudi, une grève du climat marchera sur Davos, et Vanessa Nakate sera de la partie. Objectif central cette année: offrir une plateforme aux activistes des pays déjà particulièrement touchés par le changement climatique, lesdits «activistes Mapa», pour Most Affected People and Areas (personnes et régions les plus touchées). La jeune femme ougandaise en fait partie.
Exiger de «vraies actions»
«Je suis ici pour parler de l'urgence de la crise climatique et de la manière dont elle touche le continent africain», a déclaré Vanessa Nakate lors d'une intervention au Forum. Selon elle, l'Afrique n'est que marginalement responsable des émissions de gaz à effet de serre des dernières décennies, mais, injustement, elle souffre énormément de l'augmentation du nombre d'inondations, de sécheresses et d'autres catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique.
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Elle a ainsi appelé l'élite dirigeante mondiale à traduire ses promesses en «actions réelles». Cela signifie en tout premier lieu ne plus investir dans les énergies fossiles. «Nous avons besoin d'une transition équitable vers une énergie propre», c'est à dire que cette dernière doit être disponible et abordable pour les communautés situées sur la ligne de front de la crise climatique.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)