«Une manifestation impliquant un grand nombre de véhicules et d'équipements agricoles bloque le port d'entrée d'Emerson» qui relie le Manitoba au Dakota du Nord, a-t-elle dit sur Twitter. «Aucune circulation n'est possible, que ce soit en direction du nord ou du sud», a-t-elle ajouté. Initialement baptisé «Convoi de la liberté», ce mouvement visait à protester contre la décision d'obliger les camionneurs à être vaccinés pour franchir la frontière avec les Etats-Unis. Depuis, il est devenu une protestation générale contre les mesures sanitaires dans leur ensemble et contre le gouvernement.
Depuis bientôt deux semaines, des manifestants paralysent la capitale canadienne Ottawa en bloquant des rues du centre-ville. Ils bloquent désormais aussi certains axes routiers stratégiques. Au sud de l'Ontario, le pont frontalier Ambassador, qui relie la ville de Windsor au Canada à Detroit aux Etats-Unis, est ainsi fermé depuis lundi. Ce pont est crucial pour l'industrie automobile mais aussi pour les hôpitaux américains qui emploient de nombreuses infirmières canadiennes: il voit passer chaque jour quelque 40'000 personnes et pour 323 millions de dollars américains de marchandises.
Le blocus nuit à l'industrie automobile
Le blocage de l'infrastructure entraîne des perturbations auprès de géants automobiles installés dans la région comme Toyota et Ford. Il a été condamné des deux côtés de la frontière. «Nos entreprises du secteur de l'automobile, de l'industrie et de l'agriculture en ressentent les effets», a condamné jeudi la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer. «Cela touche les salaires et les chaînes de production», a-t-elle regretté sur Twitter, exhortant les autorités canadiennes à résoudre «rapidement» cette situation «inacceptable».
A des milliers de kilomètres vers l'ouest, l'axe frontalier de Coutts, reliant l'Alberta au Montana, se trouve lui aussi bloqué par des manifestants depuis plus d'une semaine. En Europe, les autorités ont pris les devants: des rassemblements prévus pour la fin de semaine ont été interdits, notamment à Vienne, à Paris et Bruxelles. En Nouvelle-Zélande, où des manifestants anti-vaccin sont rassemblés depuis trois jours près du Parlement à Wellington, des heurts ont éclaté jeudi entre la police et les manifestants. Plus de 120 personnes ont été arrêtées.
Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser ce rassemblement et en particulier démanteler le campement impromptu installé près du Parlement. Des centaines de camping-cars et de camions avaient bloqué mardi le quartier du Parlement à Wellington; la plupart sont partis après 24 heures, mais un noyau dur est resté, déterminé à s'y maintenir «aussi longtemps que nécessaire».
(ATS)