Ce n'est pas la première fois qu'il commet une bourde. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, le président américain Joe Biden en a fait une belle.
Jeudi soir, l'événement de clôture du sommet de l'OTAN s'est tenu à Washington. Mais peu avant la conférence finale, Joe Biden a commis un gros lapsus en présentant le président ukrainien Volodymyr Zelensky comme le «président Poutine». Le démocrate a ainsi raté le début de sa conférence de presse – la première depuis huit mois, mais aussi une énième apparition publique dans lesquelles il joue désormais sa réputation.
Sur Joe Biden
Et la situation ne s'est pas améliorée. Sa réponse à la première question des journalistes a été suivie d'une autre erreur grossière: «Je n'aurais pas voté pour le vice-président Trump si je n'étais pas sûr qu'il puisse être président», a déclaré Joe Biden. Bien sûr, il ne parlait pas de Trump, mais bien de Kamala Harris...
Au terme d'une conférence de presse chaotique qui aura duré une heure, Joe Biden a toutefois fait une annonce de la plus haute importance: il a énoncé les conditions dans lesquelles il serait prêt à se retirer de la course à la présidence. Des déclarations qui devraient faire grand bruit.
Attaques sur son âge et ses absences
Revenons d'abord sur le contenu de cette conférence de presse. Précisons d'emblée que le démocrate, au sourire figé et à la peau hâlée, a consacré près d'un quart d'heure de son intervention à se défendre contre les attaques sur son âge et ses absences.
Des tests neurologiques? Il en a déjà fait trois en tant que président. Le dernier remonte à février, et il le referait à tout moment sur le conseil d'un médecin.
Sa promesse de passer le flambeau à la jeune génération après un mandat? Ce n'est pas envisageable, car la situation est «maintenant beaucoup plus grave» que ce à quoi il s'attendait à l'époque.
Son débat raté? Impossible de ne pas l'aborder. Mais Joe Biden souligne qu'il a depuis participé à au moins 20 grands événements, alors que Trump «ne fait que tourner dans sa voiture de golf» et triche en jouant.
Des preuves statistiques de son échec
Ce n'est qu'à la toute fin que Joe Biden a lâché la bombe. Interrogé sur le fait de savoir s'il se retirerait de la course si son équipe pouvait lui prouver que Kamala Harris avait plus de chances que lui de battre Trump, le candidat a répondu sans hésiter: «Je ne me retirerais de la course que si mon équipe me montrait des données qui prouvent que je ne peux gagner en aucune circonstance.»
Joe Biden semble donc avoir pris du recul sur sa position arrêtée adoptée en début de semaine, lorsqu'il avait déclaré dans une interview à la chaîne de télévision ABC que «seul le Dieu tout-puissant» pouvait l'arrêter. Nul besoin d'une intervention surnaturelle: des statistiques parlantes suffiront à écarter Joe Biden pour de bon.
Une liberté de vote à ses délégués
Le président américain ouvre ainsi plus d'une porte aux démocrates qui espèrent écarter leur chef vieillissant de son poste. La pression du parti devrait augmenter massivement – justement en raison des mauvais chiffres. Car Joe Biden se situe actuellement derrière Trump dans les sept swingstates, avec une moyenne de 4%.
Juste avant la conférence de presse, cinq autres députés démocrates ont fait savoir qu'ils ne soutenaient plus le chef d'Etat. Selon le «New York Times», l'équipe de Joe Biden serait déjà en train d'examiner de plus près les chances de Kamala Harris contre Trump. Le journal précise en outre que plusieurs assistants du président auraient élaboré un plan pour pousser leur chef à se retirer. Ils savent désormais de quoi ils ont besoin pour cela: des statistiques claires.
La promesse de Joe Biden aux presque 4000 délégués de tous les Etats, qui doivent officiellement désigner le candidat lors de la convention du parti en août, fait encore plus parler d'elle. Ils sont «libres» et «peuvent faire ce qu'ils veulent», a déclaré l'homme de 81 ans. Une liberté de vote de fait donc, décrétée en haut lieu.
Joe Biden va-t-il finalement céder sa place et hisser sa vice-présidente sur le piédestal démocratique? Après cette énième bourde lors de cette conférence de presse, la réponse semble désormais claire.