La Commission européenne participerait «avec plaisir» à la conférence de paix sur l'Ukraine que la Suisse organise en juin au Bürgenstock, dans le canton de Nidwald. L'Allemagne estime aussi que la Suisse est le bon endroit pour une telle réunion. Moscou continue en revanche de dénoncer une vaine initiative.
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Bruxelles n'a pas encore reçu d'invitation officielle pour cet événement. Mais la Commission salue l'annonce du gouvernement suisse d'organiser une conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine les 15 et 16 juin, a indiqué sa porte-parole à l'agence de presse Keystone-ATS.
L'Union européenne veut s'engager pour une «paix globale»
Tant l'UE que ses Etats membres s'engageront activement en faveur d'une paix globale, juste et durable, fondée sur les principes et les objectifs de la formule de paix ukrainienne, a précisé la porte-parole. Elle n'a pas encore pu préciser quelle personnalité représenterait l'Union européenne (UE).
Président du Conseil européen, le Belge Charles Michel sera «très vraisemblablement» de la partie, a-t-il déclaré jeudi à la radio RTS. Sa participation doit encore être confirmée, a-t-il précisé.
Macron annonce la présence de la France
La France participera à la conférence, a déclaré son président jeudi en inaugurant une usine de poudre pour obus. Emmanuel Macron a salué l'initiative suisse, même sans la présence de la Russie. «C'est une très bonne initiative (...) nous serons au rendez-vous», a-t-il dit, sans préciser qui représentera Paris.
La ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock a, elle aussi, salué le projet suisse. «Au vu de la violence du président russe Vladimir Poutine en Ukraine, il est «d'autant plus important que nous, en tant que communauté mondiale, fassions savoir que nous voulons la paix». «La Suisse est un bon endroit pour le souligner», a-t-elle déclaré.
La conférence de paix en Suisse, annoncée pour les 15 et 16 juin, souligne «que le monde entier fait tout depuis maintenant deux ans pour qu'il y ait à nouveau la paix en Ukraine et sur le continent européen», a poursuivi Annalena Baerbock.
«Aucun sens» selon le Kremlin
La Russie a, en revanche, critiqué une nouvelle fois jeudi ce projet. «Il faut d'abord comprendre de quoi nous parlons, de quel type de formule de paix il s'agit, c'est la première chose», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«Il est de notoriété publique que la 'formule Zelensky' n'envisage pas de compromis, d'alternatives et ignore totalement les propositions de la Chine, du Brésil, des Etats africains et arabes», a renchéri la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. «Deuxièmement, nous avons répété à maintes reprises que le processus de négociation sans la Russie n'a aucun sens et qu'il s'agit en fait d'un processus de négociation vain», a ajouté Dmitri Peskov.
Maria Zakharova a aussi estimé qu'on ne pouvait «pas non plus faire confiance à la Suisse», qui «défend les positions de l'Ukraine, soutient le régime de Kiev, applique des sanctions antirusses et adopte des stratégies qui excluent la Russie du système de sécurité européen».
«La Suisse ne peut pas être un hôte neutre dans de telles conditions et encore moins un médiateur, par définition», a-t-elle martelé.
La présidente de la Confédération Viola Amherd et le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis ont annoncé mercredi la tenue de cette conférence. Ce sommet doit rassembler les représentants d'une centaine de pays.
(ATS)