Coercition ou pression?
Cette erreur de traduction aurait pu coûter cher à Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué dans une interview jeudi sa relation avec le chancelier allemand, Olaf Scholz. Mais une erreur de traduction a provoqué des remous.
Publié: 10.02.2023 à 17:02 heures
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'exprime sur Olaf Scholz dans une interview.
Photo: keystone-sda.ch
Celina Euchner

Dans une interview accordée au magazine allemand «Der Spiegel» et au journal français «Le Figaro», le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué des éléments qui le dérangeaient à propos du chancelier allemand, Olaf Scholz. Mais une erreur de traduction a fait grand bruit, et aurait pu être lourde de conséquences.

Dans une première version de l’interview envoyée par les agences de presse, on pouvait lire: «Je dois le forcer à aider l’Ukraine…» Un choix de mots maladroit, alors que le dialogue avec l’Allemagne a été délicat – le pays ayant longuement hésité à envoyer en Ukraine des armes lourdes.

D’autant plus que les Allemands peuvent à tout moment freiner des quatre fers. Résultat: sur les réseaux sociaux, les mots de Volodymyr Zelensky ont directement fait l’objet de critiques en masse.

Une «phase difficile»

Mais la traduction correcte de ce qu’a dit le président ukrainien est nettement moins rude. Volodymyr Zelensky parle, certes, d'une phase difficile dans la relation avec Olaf Scholz, mais ne lui fait pas de reproches importants.

«Je dois faire pression pour aider l’Ukraine et le convaincre en permanence que cette aide n’est pas pour nous, mais pour les Européens», avait ainsi déclaré jeudi Volodymyr Zelensky dans l’interview du «Spiegel» et du «Figaro», en faisant référence au chancelier Olaf Scholz. Il s’agit donc de pression, plutôt que de contrainte. Une distinction qui n'est pas anodine.

Remerciements pour l’Allemagne

Lors de l’interview, le président ukrainien a aussi remercié l’Allemagne pour la livraison du système de défense antiaérienne Iris-T. Il a ajouté qu’il s’agissait d’une «bonne chose». Et que cela avait permis de «sauver beaucoup de vies». La relation entre l’Ukraine et l’Allemagne «évolue par vagues, c’est un flux et un reflux», a-t-il encore déclaré.

Récemment, nos voisins allemands ont autorisé l’exportation de 14 chars Leopard 2A6 et de 40 chars Marder jusqu’à fin mars. Le pays a également déjà livré à l’Ukraine des chars Gepard, des obusiers blindés 2000, le système de défense antiaérienne Iris-T, ainsi que des munitions et des véhicules, entre autres.

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