«Le changement climatique va être au centre des prochaines décennies», a affirmé lundi à la presse Francesco Rocca alors que son second mandat de quatre ans doit démarrer mardi après-midi. L'organisation va continuer à s'engager mais les dirigeants «n'en font pas assez», a dit l'Italien.
Un reproche qu'il lance aussi sur la question des réfugiés. Après la solidarité montrée à l'égard des Ukrainiens, il déplore une attitude à deux vitesses en fonction de là d'où les personnes viennent quand «il faut protéger leurs droits».
En Ukraine et dans les pays voisins, la FICR va continuer de soutenir les Croix-Rouges locales sur les questions de santé et de prise en charge des déplacés ou des réfugiés. Cette guerre a montré l'importance du travail des acteurs locaux qu'il veut mettre encore davantage au centre des efforts de l'organisation.
Ne pas oublier les autres crises
Plus largement, M. Rocca appelle à ne pas oublier les nombreuses autres crises. Il se dit aussi déçu de la décision sur les exceptions à la propriété intellectuelle sur les vaccins contre le coronavirus, prise la semaine dernière par les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève. «Nous attendions davantage», déplore-t-il.
La FICR, établie à Genève, est la plus grande organisation humanitaire au monde. Elle rassemble près de 15 millions de personnes. Dans son discours dimanche devant les délégués des 192 sociétés nationales lors de l'Assemblée générale de la FICR qui l'a réélu, le président a affirmé qu'il mettrait une tonalité importante sur l'Afrique pendant son second mandat. Cette région fait face «à la pire crise» depuis des décennies en termes de famines, a-t-il estimé lundi.
«La situation est insupportable», dit-il. M. Rocca se rendra dans les prochaines semaines en Afrique et probablement à nouveau en Éthiopie où un conflit affecte la population du Tigré. Des dizaines de millions de personnes sont aussi confrontées à une insécurité alimentaire dans le nord de l'Afrique et au Proche-Orient en raison de l'augmentation des prix.
Cette situation «ne vaut pas moins que d'autres», alors que l'attention ne se porte pas suffisamment sur elle, dit M. Rocca. D'autant plus que le nombre de personnes affectées pourrait augmenter largement dans les prochains mois, a encore ajouté le président.
(ATS)
