«Qu'est-ce que l'Etat profond?» Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, accusé de vouloir concentrer les pouvoirs dans les mains de l'exécutif, a répondu «aux jeunes» jeudi sur TikTok en dénonçant «l'administration permanente» qui penche «toujours à gauche».
«Ils veulent que moi et le gouvernement soyons des plantes... Mais nous ne les laisserons pas faire», assure en hébreu le Premier ministre dans une vidéo d'une minute publiée sur son compte personnel (@bnatanyahu).
Vidéo supprimée sur X
L'expression «Etat profond» a été popularisée par Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021) pour fustiger une nébuleuse de bureaucrates non-élus au sein de l'administration qui contrôleraient en secret les rouages du gouvernement et œuvreraient dans l'ombre contre les décisions du président américain et le peuple qui l'a élu.
La vidéo a également été postée mercredi soir sur le compte X du Premier ministre, avant d'être supprimée. Alors qu'il traverse les couloirs de la Knesset, le Parlement israélien, Netanyahu reprend les arguments de son allié à la Maison Blanche.
«C'est l'administration permanente, qui change à peine, qui est profondément ancrée dans le gouvernement israélien et qui décide qu'elle sait mieux que les électeurs ce qui est bon pour eux», explique-t-il.
«C'est nous qui décidons!»
«Ces gens-là penchent toujours à gauche», affirme le chef de l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire de l'Etat hébreu. «Peu importe si vous avez été élus, c'est nous qui décidons. Vous voulez adopter des lois qui ne nous conviennent pas? Nous les bloquons. Vous voulez nommer des responsables qui ne nous plaisent pas? Nous nous y opposons», ajoute le Premier ministre en imitant les représentants de cet «Etat profond».
Netanyahu se réfère notamment à son projet de réforme de la justice, visant, entre autres, à rogner les pouvoirs de la Cour suprême, qui a provoqué de gigantesques manifestations début 2023 et profondément divisé le pays.
Il évoque aussi le chef du Shin Bet, le service de la sécurité intérieure, qu'il a décidé de limoger, ainsi que la procureure générale du pays et conseillère juridique de l'exécutif, Gali Baharav-Miara, également sous la menace d'une procédure de destitution par le gouvernement.