S'évader de cette Suisse froide et humide. Profiter du soleil pendant quelques jours. C'est simplement ce que voulaient Clara* et Sabrina*. Mercredi dernier, les deux Zurichoises embarquaient dans un avion pour Ibiza.
Au début, tout se passe comme prévu. Un bel hôtel à Sant Antoni de Portmany. Elles font le tour de l'île dans une voiture de location. Le soir, elle prennent un verre de vin face au coucher de soleil. Idyllique paysage estival. «Nous avons eu deux très belles journées. C'est après que le cauchemar a commencé», raconte Clara à Blick.
Car lorsque les deux amies font un test antigénique pour leur vol de retour dimanche, les problèmes commencent. Résultat positif. «Pour être sûres, nous avons fait un test PCR. Mais il s'est avéré également positif.»
Au lieu de prendre l'avion pour Zurich, les Suissesses ont dû se rendre dans un hôtel de quarantaine. Là-bas, elles doivent rester dans leur chambre 24 heures sur 24, sous peine d'une amende de 5'000 euros. «C'est comme être en prison. La chambre est sale, la nourriture est mauvaise et nous n'avons pas été informées de quand et comment nous serions autorisées à quitter l'hôtel. Nous n'avons vu aucun médecin. La réception nous a appelé une ou deux fois pour nous demander comment nous allions - rien de plus», regrette Clara.
Aucune aide des autorités
Elle ne sait pas non plus ce qui est arrivé à la voiture de location. «J'ai laissé les clés à la réception. Je ne sais pas si la voiture a été récupérée. Il n'y a eu aucun retour de la part de l'hôtel ou de la société de location.»
L'hôtel de quarantaine est rempli à ras bord de personnes testées positives. Le lundi, après dix jours, les amies sont enfin autorisées à quitter l'établissement. Mais elles ne reçoivent pas de confirmation qu'elles étaient bel et bien en quarantaine. «Et comment sommes-nous censées prouver que nous nous sommes rétablies au retour?» se demandent-elles. Il n'y a eu aucune aide de la part des autorités espagnoles.
«On veut juste partir»
Face au silence des espagnols, elles s'adressent à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On leur dit qu'elles n'ont effectivement pas besoin d'effectuer un test pour entrer en Suisse, étant considérées comme guéries. L'Espagne, cependant, voit les choses différemment. Le pays exige quant à lui un test pour pouvoir embarquer. Et surtout... il ne fait pas de certificats de guérison.
«Ils ne veulent pas nous délivrer de certificat de rétablissement, ni même de confirmation officielle comme quoi nous étions en quarantaine. Mais nous avons besoin de preuves. Sinon, nous aurions pu être n'importe où ailleurs sur l'île.» Les deux Zurichoises sont également inquiètes pour leur vol de retour. «Nous avons besoin d'un test négatif. Mais que se passe-t-il si nous sommes testés positives à l'aéroport? Nous devrions probablement retourner en quarantaine», s'inquiète Clara.
Elle et son amie sont désespérées. Elles n'auraient jamais imaginé que ce court voyage se terminerait ainsi...«On veut juste pouvoir partir maintenant».
«Nous n'allions même pas aux fêtes»
Leur vol de retour part mardi. Pendant que Blick s'entretient avec les deux Suissesses, l'OFSP prend contact avec elles. Bonnes nouvelle: Clara reçoit un certificat de guérison. «J'espère que mon amie obtiendra également ce certificat. Nous pourrons alors nous rendre à l'aéroport la conscience tranquille, sans craindre de devoir à nouveau passer par une quarantaine.» Jusqu'à présent, aucun autre document n'a été délivré par l'hôtel ou les médecins espagnols.
Clara et Sabrina ne savent pas où elles ont été infectées. «Peut-être que nous étions déjà infectées en Suisse. A Ibiza, nous étions toujours juste toutes les deux. Nous n'allions même pas aux fêtes.» Le Covid-19, elles l'ont relativement bien vécu, avec peu de symptômes. Mais elles ont hâte de rentrer à la maison. Que cette longue et pénible «petite escapade» touche en fin à sa fin.
* Les noms ont changé