Cessez-le-feu, otages, divergences...
Ce que l'on sait des efforts en vue d'une trêve à Gaza

Le Qatar et l'Egypte entrent cette semaine dans de nouvelles discussions dans les négociations d'une trêve à Gaza, après neuf mois de guerre.
Publié: 09.07.2024 à 16:04 heures
Depuis plus de 9 mois, la bande de Gaza est pilonnée par l'armée israélienne.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Après neuf mois de guerre à Gaza, le Qatar et l'Egypte se préparent cette semaine à redonner un élan aux négociations en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. En voici les principaux points et enjeux:

Un plan en trois phases

La base des discussions doit reposer sur un cadre dévoilé par le président américain Joe Biden fin mai et présenté comme une proposition israélienne. Ce plan en trois phases doit permettre de déboucher sur «un cessez-le-feu durable et la libération de tous les otages» retenus à Gaza depuis le 7 octobre.

Première phase: pendant les six premières semaines, le projet prévoit un cessez-le-feu assorti d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza. «Certains» otages israéliens, notamment des femmes, des personnes âgées ou des blessés, seraient libérés en échange de centaines de prisonniers palestiniens. La trêve permettait le retour des Palestiniens déplacés vers leurs habitations dans le nord de la bande de Gaza ou ce qu'il en reste après des mois d'intenses bombardements.

Deuxième phase: ses contours précis doivent faire l'objet de négociations durant les six premières semaines. En cas d'accord, les combats doivent s'arrêter définitivement, l'armée israélienne se retirer et tous les otages vivants encore détenus à Gaza doivent rentrer chez eux, selon le président américain. Le Qatar, un des pays médiateurs, a concentré ses efforts sur la fin des hostilités, tandis que l'Egypte s'est davantage impliquée dans l'échange de prisonniers, selon des responsables au fait des discussions.

Troisième phase: il s'agit, en plus de la restitution de dépouilles d'otages, d'un vaste plan de reconstruction de Gaza, avec le soutien des Etats-Unis. Selon des diplomates, les Etats du Golfe y joueraient un rôle-clé.

Négociation sans un cessez-le-feu?

Une première trêve, entre le 24 novembre et le 1er décembre, a débouché sur la libération de 240 prisonniers palestiniens contre 105 otages dont 80 Israéliens. Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne. Dans la bande de Gaza bombardée sans relâche, les représailles militaires israéliennes ont tué 38'243 Palestiniens, pour l'essentiel des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Une grande partie de Gaza est en ruines et l'ONU affirme que la situation humanitaire y est catastrophique.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assure que rien n'empêchera Israël d'atteindre son objectif d'éradiquer le Hamas et de libérer les otages. Mais il fait face à une pression interne et internationale croissante, y compris de la part de son plus proche allié américain, en raison du coût humain, matériel et humanitaire du conflit.

Le Hamas tient à obtenir un cessez-le-feu complet et permanent. Un responsable a affirmé dimanche que l'organisation acceptait de négocier sur les otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent. Le simple fait de débuter des discussions constituerait une avancée. «Compte-tenu de la haine et de la défiance entre les (deux) parties, le défi principal sera de les faire remettre un pied dans les discussions», convient un diplomate au fait de la médiation. Il n'y a «aucune garantie» à ce stade, selon lui.

Des divergences persistent

Après une première visite du chef du Mossad israélien (services spéciaux israéliens), David Barnea, à Doha la semaine dernière, Benjamin Netanyahu avait indiqué qu'il y avait toujours des «écarts» à combler. David Barnea retourne à Doha cette semaine et le chef du service de sécurité intérieure (Shin Bet) s'est rendu au Caire. William Burns, chef de la CIA américaine, visite lui les deux capitales.

Selon un responsable palestinien lui aussi au fait des discussions, de nombreuses divergences persistent, notamment le fait qu'Israël a «mis son veto à la libération de 100 prisonniers palestiniens lourdement condamnés», parmi lesquels «un certain nombre de hauts dirigeants» des groupes armés. «Tout accord doit permettre à Israël de reprendre les combats jusqu'à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints», insiste le bureau de Benjamin Netanyahu. L'accord doit garantir «qu'il n'y ait pas de trafic d'armes depuis l'Egypte».

Le Hamas estime qu'Israël torpille les efforts pour un cessez-le-feu avec sa dernière offensive dans la ville de Gaza. Les «massacres» à Gaza pourraient «ramener les négociations à la case départ», a-t-il prévenu. «Une guerre infinie à la poursuite d'une notion non définie de 'victoire totale' ne fera qu'enliser Israël dans Gaza, purgeant les ressources économiques, militaires et humaines et renforçant l'isolement d'Israël dans le monde», a mis en garde le président Biden. 

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