Ce qu'en dit la presse étrangère
«Toute l'Union européenne est en colère contre les déclarations d'Alain Berset»

Le président de la Confédération Alain Berset a insinué que certaines personnes sont «des va-t-en-guerre», ce qui fait réagir les médias jusqu'au-delà des frontières. L'attitude de la Suisse donne l'impression que l'on vise «une neutralité d'utilité économique».
Publié: 14.03.2023 à 10:36 heures
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Dernière mise à jour: 15.03.2023 à 08:34 heures
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Une déclaration du président de la Confédération Alain Berset fait actuellement des vagues. Il a accusé d'autres personnes d'être des «va-t-en-guerre».
Photo: keystone-sda.ch
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Carla De-Vizzi

Le président de la Confédération Alain Berset est sous le feu des critiques. Ses déclarations dans la «NZZ am Sonntag», dans laquelle il accuse certaines personnes de «va-t-en-guerre», ont fait des vagues.

Le débat actuel qui agite la Suisse fait également l'objet de discussions à l'étranger. Voici comment les médias internationaux ont réagi.

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Qu'a dit Alain Berset exactement?

Dans une interview accordée à la «NZZ am Sonntag», le président de la Confédération suisse Alain Berset a exclu la réexportation d'armes de fabrication suisse vers l'Ukraine. «Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres», a déclaré le Fribourgeois. Mais ce n'est pas tout: dans la foulée, il a reproché à ses adversaires d'être pris d'une «frénésie guerrière». «Je ressens aujourd'hui cette frénésie guerrière dans certains milieux. Et je suis très inquiet à ce sujet», a déclaré le conseiller fédéral socialiste dans l'entretien. Entretien dans lequel il a en outre exigé une solution diplomatique rapide à l'invasion russe de l'Ukraine.

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Ce qu'écrivent les médias étrangers

«Le président de la Confédération suisse s'oppose aux livraisons d'armes à l'Ukraine», écrit lundi le «Financial Times». Selon le journal, les déclarations d'Alain Berset devraient surtout décevoir ceux qui espéraient un changement d'attitude de la Suisse. Ainsi, des diplomates d'Allemagne, de France et des Pays-Bas auraient insisté intensément ces derniers mois pour que des armes de fabrication suisse puissent être transmises pour soutenir les forces armées ukrainiennes.

Comme l'a déclaré un haut fonctionnaire occidental au «New York Times», l'attitude actuelle de la Suisse donnerait aux diplomates occidentaux le sentiment que la Suisse aspire à «une neutralité d'utilité économique». Selon lui, notre pays ne s'est pas rendu très populaire auprès des États voisins avec ces «mois de marchandage». Selon l'article, plus le temps passe, plus les nations occidentales reprochent à la Suisse de s'en tenir à la neutralité pour des raisons moins idéalistes et plus commerciales.

Le journal cite également le professeur d'histoire suisse Sacha Zala: «Tout le monde sait que cela nuit à la Suisse. Toute l'Union européenne est en colère. Les Américains sont en colère. Le mécontentement vient aussi des Russes», explique l'historien. Selon lui, la situation actuelle montre à quel point la croyance en la neutralité est profondément ancrée dans les esprits.

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Que va-t-il se passer maintenant?

Comme l'écrit le «Financial Times», une sortie du statu quo est hautement improbable avec les dernières déclarations du président de la Confédération. En effet, et comme le rappelle le journal, le Conseil fédéral suisse prend ses décisions selon le principe du consensus: on s'efforce toujours de trouver un compromis accepté par toutes les parties concernées.

On ne sait pas encore quelles conséquences les déclarations d'Alain Berset pourraient avoir pour sa propre personne. Ce qui est sûr, c'est que l'affaire des Corona Leaks a déjà eu un impact sur la popularité du président de la Confédération. Le fait que ses dernières déclarations suscitent même des réactions désapprobatrices au sein de son propre parti ne devrait pas contribuer à renforcer son soutien au sein de la population.


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