Le 1er octobre, l'Iran a envoyé deux salves d'environ 200 missiles balistiques en direction d'Israël. Pour la deuxième fois cette année, la République islamique a ainsi frontalement attaqué l'Etat hébreu, faisant craindre un embrasement généralisé.
Si les missiles ont fortement mis à l'épreuve les défenses aériennes israéliennes, ils n'ont apparemment pas causé de dommages importants. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en déclarant que l'Iran avait commis une «grande erreur» et qu'il devrait en assumer les conséquences. La riposte d'Israël semble donc inéluctable. Blick fait le point sur ce que l'on sait jusqu'à présent de ces représailles à venir et des cibles potentielles.
Le 13 avril déjà, l'Iran avait attaqué directement Israël à coups de drones, de missiles de croisière et de roquettes. Israël avait répliqué cinq jours plus tard en envoyant des drones en direction d'une base aérienne près d'Ispahan, dans le centre de l'Iran, avant de se murer dans le silence.
«Des capacités d'attaque surprenantes»
Alors qu'en sera-t-il après l'attaque du 1er octobre? Huit jours se sont écoulés depuis que l'Iran a envoyé ses missiles sur Israël. Le chef d'état-major des forces armées israéliennes, Herzi Halevi (56 ans), a promis peu après l'attaque que la riposte israélienne serait un choc pour Téhéran. «C'est nous qui déciderons de quand ils devront payer et nous leur démontrerons nos capacités d'attaque précises et surprenantes», a-t-il déclaré.
On s'attend à ce que la réponse militaire d'Israël soit plus sévère qu'en avril. Quant aux cibles potentielles, elles vont des bases militaires aux installations du programme nucléaire iranien, en passant par les installations pétrolières. Des cyberattaques ou des assassinats ciblés sur sol iranien sont également possibles.
L'avertissement de Joe Biden
Le président américain Joe Biden a lui déclaré la semaine dernière qu'il s'opposait à ce qu'Israël attaque les installations nucléaires iraniennes, ajoutant que l'Etat hébreu devait user de son droit à réagir de manière «proportionnée».
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a, lui aussi, clairement fait savoir à son homologue israélien Yoav Gallant que Washington n'approuverait pas n'importe quelle réaction. Les Etats-Unis appellent ainsi Israël à éviter les mesures de rétorsion qui conduiraient à une nouvelle escalade de la part des Iraniens. Les deux ministres auront l'occasion d'en discuter lors d'une rencontre prévue mercredi au Pentagone.
Selon des sources de l'administration américaine citées par le «New York Times», il est probable que les premières mesures de représailles d'Israël se concentrent sur des bases militaires ou sur des installations des services secrets iraniens. Il semble donc peu probable qu'Israël s'attaque aux «joyaux nucléaires» de l'Iran, au moins dans un premier temps. Israël se réserve toutefois le droit de frapper ces cibles plus tard, dans le cas où les Iraniens venaient à persister dans l'escalade, précise le célèbre quotidien américain.
«Désactiver le programme nucléaire maintenant»
Des voix s'élèvent cependant en Israël pour appeler à saisir immédiatement cette opportunité. «Parfois, l'histoire frappe à votre porte et vous devez saisir le moment», a ainsi déclaré l'ancien Premier ministre Naftali Bennett sur X, peu après l'attaque. «Nous devons mettre fin au programme nucléaire iranien maintenant. Si nous ne le faisons pas maintenant, je ne vois pas comment cela pourrait arriver un jour.»
Aux États-Unis, le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump a tenu des propos allant dans le même sens lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord. «C'est le genre de choses que vous voulez frapper», a-t-il déclaré.
Une chose est toutefois claire: cette riposte à venir est une nouvelle source de tension dans les relations entre l'administration Biden et le gouvernement israélien. Comme l'a rapporté mardi le média en ligne Axios, le gouvernement américain est «de plus en plus méfiant» à l'égard de Netanyahu et de ses ministres, notamment parce que ces derniers ont récemment mené des opérations militaires et de renseignement sans en informer Washington.